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Réactions à des articles de presse

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vendredi, 26 octobre 2018

Dette publique italienne : comment contraindre un pays à l'austérité en prétendant le sauver !

Article d'Alain Grandjean sur son Blog en date du 25/10/2018

" L’histoire va–t-elle se répéter et l’Italie vivre la tragédie grecque de l’année 2015, qui a vu un gouvernement démocratiquement élu sur un programme de relance économique être obligé par les institutions européennes à faire l’exact inverse de ce pourquoi il avait été élu ? 

Ce scénario ne semble pas exclu après le refus de la Commission européenne d’accepter le budget présenté par le gouvernement italien. Nous allons voir comment la Commission européenne (via l’action de la BCE) tente de faire plier le gouvernement italien au nom d’une discipline budgétaire qui ne se justifie pas économiquement. Seulement, l’Italie, poids lourd européen, n’est pas la Grèce ! Le rapport de force ainsi engagé pourrait mener à une crise européenne majeure tant au niveau économique que politique en faisant le lit de l’extrême..."



Mon commentaire :


Espérons que Commission Européenne et Italie saurons raison garder; les enjeux pour l’avenir de l’Europe et de ses peuples sont trop importants pour jouer au jeu du  » perdant-perdant  » pour reprendre l’analyse d’ Alain Grandjean.

Dans cette espoir rappelons quelques données factuelles pour prendre du recul par rapport à la fébrilité croissante que connaît cette question.
On regroupera ces données factuelles autour de deux grands thèmes.

I – Le premier thème concernera l’évolution de cette dette publique depuis la création de l’euro. Au moins trois observations peuvent être faites :

a – Historiquement, la forte dette publique de l’Italie n’a pas empêché qu’elle fasse partie des 11 pays fondateurs de l’euro le Ier janvier 1999. Parmi les cinq critères du traité de Maastricht à respecter pour en faire partie il fallait que la dette publique d’un état ne dépasse pas 60% de son PIB. Celle de l’Italie était de 109,7 %; celle de la Belgique était même de 114%, tandis que l’Allemagne était à 60 % et la France à 60,5%. Ce qui montre bien qu’au-delà de critères techniques des considérations politiques supérieures peuvent prévaloir.

b – Cette dette est passée de 109,7 % en 1999 à 102,4 % en 2008 au début de la dernière crise financière. Pendant cette période plusieurs pays de la zone euro (élargie entre temps) ont eux vu leur dette légèrement augmenter.

c – Avec le crise, aggravée par la forte prime de risque demandée à l’Italie par les prêteurs, cette dette a atteint 129 % en 2013. A noter que depuis cette date elle a été assez remarquablement maîtrisée puisqu’elle a oscillé entre 130% et 132 % actuellement.

II – Le second thème vise à rappeler une évidence, la dette publique n’est pas tout l’endettement d’un pays donné ! Ne prendre en considération que la première c’est oublier ce que donne l’endettement intérieur total qui résulte de l’ajout de l’endettement des ménages et des entreprises.

Et à ce titre dans les comparaisons de la zone euro la situation de l’Italie paraît moins périlleuse qu’au vu de la seule dette publique. En effet son endettement des agents non financiers privés est de 107,8 % du PIB en mars 2018, à raison de 41 % pour les ménages et 66,8 % pour les sociétés.
A la même date l’endettement des agents privés (non financiers) était de 127,6 % en Espagne, de 131% en France, avec une moyenne de la zone euro de 119,3 % tirée par le bas par le poids de l’Allemagne qui n’a que 89,6 % d’endettement privé (52,7% pour les ménages mais seulement 36,9 % pour les sociétés).

Ainsi l’endettement intérieur total au début de 2018 était de 241,2 % pour l’Italie à fin mars 2018, de 228,6% pour la France et de 226,4 % pour l’Espagne et de 206,1% pour l’ensemble de la zone euro; chiffre là encore très fortement tirée vers le bas par l’Allemagne avec seulement 152,5%d’endettement total.
Enfin , même si tous ces taux d’endettement sont très élevés, hormis l’Allemagne – pour des raisons connues mais qui mériteraient d’être à nouveau rappelées dans un autre cadre – on ne peut pas non plus raisonner sans inclure quelques autres données de grand pays de l’OCDE puisque le marché des capitaux est sans frontière. Le Royaume-Uni est avec un endettement intérieur total de 242 %, – comme l’Italie !! à cause de la dette de ses ménages- les Etats-Unis à 251,4% et le Japon à …357,2% mais dont les 9 /10èmes de la dette publique ( 201,3 %) est détenue par les japonais.


Sources :

Sources de données Eurostat 
– https://www.google.fr/publicdata/explore?ds=ds22a34krhq5p_&met_y=gd_pc_gdp&hl=fr&dl=fr#!ctype=l&strail=false&bcs
=d&nselm=h&met_y=gd
_pc_gdp&scale_y=lin&ind_y=false&rdim=country_group&idim=country_group:
eu&idim=country:be:it:fr:
de&ifdim=country_group&hl=fr&dl=fr&ind=false–
 et Banque de France – le taux d’endettement desagents non financiers – 
comparaisons internationales T 1 – 2018)

vendredi, 12 octobre 2018

Pourra-t-on inverser la courbe du réchauffement ?

 

le Cercle-les Echos du 12/10/2018- 

Point de vue de Jean Jouzel 

" L'Europe doit créer d'urgence une banque et un budget fédéral pour le climat "


Mon commentaire :
 

 La BCE va réinvestir 130 milliards d'euros en 2019 correspondant aux remboursements à échéance des obligations qu'elle a achetées. Pourquoi ne pas les réinvestir dans des projets contribuant à la transition énergétique ?

                           
*
Dans ce Point de vue du 12/10/2018 Jean Jouzel  demande que " L' Europe crée d'urgence une banque publique et un budget européen pour le climat".
Cette idée est plus que légitime et pertinente mais on peut craindre qu'elle ne demande plusieurs années avant d'aboutir, à supposer qu'elle aboutisse ce qui suppose l'unanimité des 28 ou 27 états. Unanimité sans doute obtenue qu'après un compromis qui pourrait fortement amputer les enveloppes jugées souhaitables. 
Alors en attendant et pour "amorcer la pompe" il y a une action qui pourrait être engagée dès janvier- du moins avant l'été- pour les pays de la zone euro. En effet, alors que la BCE arrêtera en décembre son programme de rachat d'obligations publiques et privée (réalisé dans le cadre du "quantitative easing") elle a déclaré qu'elle réinvestira le montant des obligations achetées arrivant à échéance en 2019 en  titres public mais aussi en titres privés; comme l'avait fait la Fed entre 2014 et octobre 2017. 
Le montant est d'environ 130 milliards en 2019 et sans doute autant sinon plus pendant plusieurs années. Au prorata des parts des pays dans le capital de la BCE cela donnerait 18,4 milliards pour la France, 16 pour l'Italie et 23,4 pour l'Allemagne. Certains états peuvent laisser de la place au secteur privé s'ils sont par trop contraints budgétairement. 
             

jeudi, 4 octobre 2018

Les cinq ingrédients qui préparent la crise de 2020

Les Echos- Nouriel Roubini - article du 04/10/2018

" Dix ans après la chute de Lehman Brothers en 2008, le risque d'une nouvelle déflagration est à nouveau élevé. Et, cette fois, les Etats surendettés ne disposent plus des mêmes armes pour y faire face".

Mon commentaire :

Tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait une crise financière dans les 2 à 3 ans qui viennent, sans doute plus grave qu'en 2007/2008 par la disparition des marges de manoeuvre pour la plupart des états. Pour faire bonne mesure il ne faut pas oublier que pendant ces périodes il n'y a plus de projets significatifs ni d'argent pour financer les investissements lourds et longs avant d'être rentables. Parmi les grandes victimes il y aura le financement de la transition énergétique, du traitement de la pollution et des déchets, de l'accès à l'eau notamment. La fin programmée des politiques accommodantes des banques centrales doit impérativement prendre en considération ces besoins. Voir une proposition concernant les refinancements :
https://www.linkedin.com/pulse/pour-vraiment-verdir-le-financement-de-l%C3%A9conomie-michel-castel/ 

jeudi, 27 septembre 2018

Libérons de l'idéologie l'enseignement de la science économique !

Vendredi dernier, j’ai eu l’honneur d’accueillir au Parlement Européen la rentrée académique de l’Université Libre de Bruxelles, dont l’année 2018-2019 s’inscrira dans la dynamique de l’Europe de la connaissance. Ce fut pour moi l’occasion de remettre en cause la manière dont la science économique est enseignée dans la plupart des facultés et des écoles de commerce, mais aussi à tous les non-spécialistes. En effet, alors qu’elle est démentie presque en tout par le réel, la théorie néo-classique règne hégémoniquement depuis des décennies sur cet enseignement. Cette théorie que j’ose qualifier de pseudo-scientifique fournit la base idéologique au néo-libéralisme, dont les ravages humains et naturels sont à mes yeux l’un des facteurs essentiels de la colère qui s’exprime au fil des élections en Europe.

mon commentaire :

 

Le discrédit de la pensée et (à juste titre) des réalités communistes du XXème associé au triomphe de la pensée unique d'un libéralisme sans contrainte ni valeurs mettent en péril la plupart des sociétés et même l'avenir de l'humanité.

Phénomène particulièrement perceptible et ressenti comme tel dans les pays qui ont mené depuis l'après-guerre des politiques de type sociales démocrates. Politiques qui malheureusement ont fortement contribué à cette marchéïsation généralisée des économies, sans recul ni vision à très long terme. Quand de plus, et depuis 15-20 ans, ces pays n'ont pas su se réformer pour toujours assurer l'efficience de leurs actions contre la pauvreté et l'inégalité des chances il n'est pas étonnant que les fractures sociales s'aggravent et poussent les peuples à de nouvelles aventures dramatiquement dangereuses.

Libérons les intelligences de tout déterminisme économique et social et de toutes les pensées binaires.

 

lundi, 24 septembre 2018

La dette est trop élevée à l'échelle mondiale, selon la banque des banques centrales

La Tribune article de  Delphine Cuny  |  24/09/2018



 

Dans son état des lieux des marchés financiers, la Banque des règlements internationaux (BRI) s'inquiète des valorisations excessives des marchés et des conditions de crédit trop souples. L'ensemble de la dette, privée et publique, est maintenant "considérablement plus élevée qu'avant la crise" et les prêts à risque sont en plein essor."  


mon commentaire :

A ce tableau inquiétant- auquel on pourrait ajouter entre autres les massifs rachats d'actions pour profiter des taux voisins de zéro, voire négatifs-  il ne faut pas oublier que ces dettes privées et publiques sont de plus en plus sous forme de produits négociables sur les marchés, c'est-à-dire  négociables en temps réel, de façon mondialisée, susceptibles d'énormes baisses instantanées de cours. Baisses qui influencent même indirectement l'appréciation implicite des crédits restés dans les portefeuilles bancaires.   Les techniques de couverture deviennent alors inopérantes, la défiance se généralise et la liquidité  s'évanouit sur les marchés comme entre les banques. Et les fonds propres des banques - surtout  des plus grandes très mondialisées- pourtant bien renforcés depuis le crise de 2007/2008 peuvent ne pas suffire pour rassurer leurs contreparties et les faire échapper à la tourmente. Ce sont alors les économies qui en subissent les conséquences.

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