MichelCastel.com - Mot-clé - inflation2024-03-24T08:27:07+01:00urn:md5:5e340bb55933e66a43f05d776eddfa2dDotclearEn finir une fois pour toutes avec la planche à billetsurn:md5:983e7fda9e08cb08e601df01cfd8debb2019-09-22T14:12:00+02:002019-09-22T14:18:59+02:00Michel CastelRéactions à des articles de presseBCEinflationobjectif 2 pour cent d inflationplanche à billets <p>Point de vue dans les Echos du 20/09/2019 et dans le Cercle-Les Echos de Philippe Simonnot (ancien professeur d'économie du droit à l'Université de Pars X et auteur de " Nouvelles leçons d'économie contemporaine" aux Editions Gallimard)</p>
<blockquote><p><strong>" La révision à la baisse des objectifs d'inflation des banques centrales, préconisée dans ces colonnes par Jacques de Larosière, est insuffisante. C'est à la disparition même de ces objectifs qu'il faut s'atteler " explique Philippe Simonnot</strong></p>
<p><strong><br /></strong></p>
<p><strong>mon commentaire </strong>:</p>
<p><strong>Il ne faut pas oublier que le chiffre de 2 % a été avancé les premières fois à un moment où il s'agissait toujours de combattre une inflation significative et permanente. Un combat qui paraissait loin de pouvoir être gagné. Aussi un 2% paraissait-il être un objectif très ambitieux mais néanmoins raisonnable pour à la fois éviter une déflation toujours très difficile à combattre (et très dangereuse économiquement et socialement) et pour maintenir une certaine fluidité dans les comportements économiques tout en pouvant jouer, au moins un temps, sur l'illusion monétaire donnant un peu de marges de manoeuvre aux politiques de taux. </strong></p>
<p><strong><br /></strong></p>
<p><strong>On n'est absolument plus dans cet environnement et les 2 % ne doivent pas être le point d'ancrage de la politique monétaire comme il l'est encore trop actuellement à la BCE. Surtout si celle-ci ne s'en sert pas du tout pour impulser un soutien - par le refinancement- aux investissements verts qui pourraient être certes source d'une petite inflation, mais d'une inflation vertueuse car participant au sauvetage de la planète.</strong></p>
</blockquote>https://www.michelcastel.com/index.php?post/2019/09/22/En-finir-une-fois-pour-toutes-avec-la-planche-%C3%A0-billets#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/207la baisse de l'euro : une fausse bonne idéeurn:md5:1d66bb40e112807308bc7e9198f6f9952014-10-14T10:25:00+02:002014-10-14T09:39:35+02:00Michel CastelRéactions à des articles de pressebalance des paiementsEuroinflationRisques systémiquestaux d intérêt <blockquote><p><a hreflang="fr" href="http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-114862-la-baisse-de-leuro-une-fausse-bonne-idee-de-plus-1053373.php">Le Cercle - Les Echos </a> du 14/10/2014 article de Mory Doré<br /><br />Sujet sur lequel l’on entend beaucoup d’idées reçues : la baisse de la valeur d’une monnaie sensée rééquilibrer miraculeusement les comptes extérieurs. Alors qu'elle peut appauvrir un pays par l'inflation importée</p>
</blockquote>.<br /><strong>mon commentaire :</strong>
<p><span style="color: rgb(63, 69, 73); font-family: 'Helvetica Neue', arial, sans-serif; font-size: 15.1999998092651px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 21px; orphans: auto; text-align: left; text-indent: 0; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0; -webkit-text-stroke-width: 0; display: inline !important; float: none;">Voilà des faits et des enchaînements économiques qu'il est bon de rappeler.</span><br style="box-sizing: border-box; color: rgb(63, 69, 73); font-family: 'Helvetica Neue', arial, sans-serif; font-size: 15.1999998092651px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 21px; orphans: auto; text-align: left; text-indent: 0; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0; -webkit-text-stroke-width: 0;"><span style="color: rgb(63, 69, 73); font-family: 'Helvetica Neue', arial, sans-serif; font-size: 15.1999998092651px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 21px; orphans: auto; text-align: left; text-indent: 0; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0; -webkit-text-stroke-width: 0; display: inline !important; float: none;">Jusqu'où ne pas aller trop loin : telle est la question cruciale que tous les décideurs et acteurs économiques devraient se poser constamment avant de parler et d'agir; nous sommes tous - et pas seulement la France- en effet dans un environnement géopolitique, économique, social et politique si fragile qu'un rien peut enclencher des catastrophes. Et ce dans un monde beaucoup plus fragile qu'en 2007/2008, avec des Etats exsangues et toujours dépourvu de tout Samu mondial .</span></p>https://www.michelcastel.com/index.php?post/2014/10/14/Devaluation-de-l-euro-%3A-une-fausse-bonne-id%C3%A9e#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/175Les obligations indexées sur l’inflation : une bombe cachée ?urn:md5:60e57445be41e0b92ec7fc124a2827382013-10-11T16:56:00+02:002013-10-17T21:28:18+02:00Michel CastelRéactions à des articles de pressegestion de la dette publiquehyper-inflationindexationinflationobligations indexées sur l inflation <p><a hreflang="fr" href="http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221181815/obligations-indexees-infla">Le Cercle - Les Echos - le 11/10/ 2013 - article de Didier Marteau </a></p>
<blockquote><p>Représentant près de 25 % de la dette obligataire d’État en Grande-Bretagne, et près de 15 % en Europe, les obligations indexées sur l’inflation occupent désormais une place non marginale dans la structure de financement des États. Le moment est donc venu de s’interroger, avant qu’il ne soit trop tard, sur les conséquences macroéconomiques du développement de ce marché.</p>
</blockquote>
<p>mon commentaire :</p>
<p>L’auteur a raison de signaler ce risque presque jamais évoqué. On sait pourtant qu’il faut un peu d’inflation pour réduire un peu et en douceur le poids de l’endettement total - public et privé- qui a doublé ou triplé en 15 ans selon les pays dans tout l’OCDE. Même le FMI et les banques centrales l’admettent – le premier qui voit son chef économiste préconiser jusqu'à 4% - et les secondes avoir 2% comme objectif au maximum. L’indexation des obligations est le contraire de ce qu’il faut encourager. D’ailleurs<strong> il est surprenant de le faire ou de laisser faire pour l’épargne alors que depuis le début des années 80 partout on a tout fait pour désindexer les salaires</strong> - et la Belgique qui résiste encore se fait tancer par l’Europe.<br />Quand on a tout indexé on « est mal ». Qu’on se rappelle <strong>le Brésil </strong>qui avait tout indexé dans les années 60 - y compris ses obligations à partir de 1964- au moment de <strong>l’hyper-inflation au tournant des années 70</strong>. Qu'on se rappelle, heureusement dans une situation bien moins dramatique, la France et les mesures prises à partir de 1958 par le Gl de Gaulle, sur les conseils de<strong> Jacques Rueff</strong>, pour supprimer presque toutes les indexations.</p>https://www.michelcastel.com/index.php?post/2013/10/11/Les-obligations-index%C3%A9es-sur-l%E2%80%99inflation-%3A-une-bombe-cach%C3%A9e#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/165La quote-part souhaitable de la BCE dans le pacte de croissanceurn:md5:3e4a3842ad52d2c8c8014c82481be39f2012-04-26T18:52:00+02:002012-08-30T17:45:26+02:00Michel CastelArticlesBCEcréation monétaireinflationmesures non conventionnelles BCEpacte de croissancerefinancementtransition écologiquetransition énergétiquezone euro <p><a hreflang="fr" href="http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221146205/quote-part-souhaitable-bce">Le Cercle- Les Echos du 26/04/2012</a></p>
<blockquote><p><br />Résumé :<br /><br /> La BCE se prononce en faveur d’un pacte de croissance. Dont acte. Mais il lui faut être partie prenante. Elle doit aider les banques à financer les investissements assurant la transition énergétique et écologique par un accès privilégié à son refinancement. Cela comme ce fut le cas en France pour aider à la montée en puissance des exportations ; dispositif qui fut efficace.</p>
</blockquote><br /><br />La BCE vient de reconnaître par son Président que l’Europe devrait engager un pacte de croissance à côté des politiques de redressements budgétaires, ce qui est une réelle avancée. Mais elle ne peut s’arrêter là. Il lui faut être partie prenante. En effet, l’Europe ne s’en sortira pas par la seule discipline budgétaire et la nouvelle gouvernance décidées début mars par 25pays de l’Union sur 27. Une nouvelle politique monétaire est à inventer pour parfaire l’action engagée en matière de finances publiques et de gouvernance économique.<br /><br />Certes les interventions non conventionnelles de la BCE de fin 2011 et début 2012 ont permis d’éviter le pire mais elles n’ont pas permis de soutenir l’offre et la demande de crédit.<br /><br />Il lui faut donc mettre sur pied des incitations permettant d’associer les circuits financiers et plus spécialement celui du crédit aux efforts de redressement sévères engagés par ailleurs.<br /><br />A ce titre, il lui faut faciliter le financement des investissements et tout spécialement ceux qui desserreraient la contrainte énergétique de l'Europe. Investissements qui couvriraient les énergies renouvelables, les questions de pollution et participeraient à l'établissement d’infrastructures transeuropéennes dans les transports notamment. Pourquoi ceux-ci et pas d’autres ? Parce que, bien qu’également très souhaitables, ils sont beaucoup plus faciles à financer par le secteur privé avec des temps de retour sur investissement beaucoup plus court et généralement moins consommateurs de capitaux.<br /><br />D’après différents travaux (ONU, Commission Européenne…) le montant de ces investissements contribuant à la réalisation de la transition énergétique et écologique porte annuellement sur de 2 à 3 % du PIB européen et ce pendant une décennie ou une décennie et demie. Un plan européen en la matière devrait prochainement en arrêter les grands principes et les enveloppes. La Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie du Parlement européen vient déjà, le 28 février dernier, de voter une directive demandant de réduire de 20 % la consommation énergétique en Europe d’ici 2020. A partir de cette feuille de route européenne, chaque pays devrait déjà la décliner selon ses besoins propres et selon ses spécificités.<br /><br />Comme les Etats ne peuvent plus soutenir financièrement ces investissements conséquents par des incitations fiscales fortes, on ne peut pas se contenter de la BEI (réticente et faisant monter les enchères) ni rêver les couvrir par à des projects bonds dont le principe n’est même pas acquis. Il faut impérativement y associer les banques et donc l’épargne et les capitaux privés. Cela est possible en assurant aux banques un accès au refinancement systématique auprès de la BCE pour les crédits finançant de tels projets. De plus, il faudrait que ce soit à un taux inférieur au taux de refinancement ordinaire, par exemple à seulement 66 % de celui qu’elle demande pour ses refinancements les plus longs. Il faut, en effet, au moins une telle incitation pour que les banques financent ces projets car il faut contrebalancer l'effet très fortement négatif des exigences nouvelles de liquidité et de renforcement de fonds propres demandés par Bâle III et, plus encore, imposés immédiatement ou presque par les marchés.<br /><br />Ajoutons que quand les Etats sont impliqués dans des projets de ce type, seuls ou en partenariat avec le secteur privé, ils devraient pouvoir eux aussi accéder au refinancement de la BCE dans les mêmes conditions que le secteur bancaire intervenant dans ces opérations. Mais il ne faut peut-être pas trop en demander d’un coup!<br /><br />Les banques centrales nationales de la zone euro s’assureraient par sondage, et a posteriori, qu'il s’agit bien de financements (privés ou associant public et privé) conformes aux orientations européennes précitées.<br /><br />Mais quid de l'inflation, direz-vous, si la BCE facilite ces refinancements, voire se porte acquéreur de certains de ces crédits quand la situation conjoncturelle se dégrade ? Ce serait une création monétaire ( par les banques voire par la BCE si elles se refinancent auprès d’elle) qui serait vertueuse, car « causée » et « bien causée » comme disent les juristes ou les banquiers. Rien à voir avec les refinancements à l'aveugle pratiqués par les banques centrales depuis que les politiques de type monétaristes l'ont emporté au début des années 80 et qui permettent le refinancement de toutes les spéculations et dérives.<br /><br />Même nos amis Allemands devraient y être favorables. Ce serait en effet renouer très modestement avec la pratique du réescompte abandonnée par l'Allemagne, contre son gré, lors de l'instauration de l'euro.<br /><br />Il est dommage que le 29 février, dans sa dernière intervention de refinancement à 3 ans, la BCE n’ait pas introduit un accès de refinancement préférentiel pour des crédits nouveaux de ce type au lieu de refinancer à l'aveugle des systèmes bancaires et de voir ces derniers, faute de projets, replacer l’essentiel tous les soirs auprès de l’Eurosystème. Et à tout le moins, il est dommage qu’elle n’ait pas dessiné un plan de sortie de ce type.<br /><br />En effet, comment les banques vont-elles pouvoir rembourser à l’horizon de 3 ans les 1.000 milliards empruntés à la BCE en décembre et février sans peser sur l’offre de crédits longs au fur et à mesure que les échéances se rapprochent ? Jürgen Stark, ancien membre du Directoire de la BCE, n’est pas le seul à s’en inquiéter. Ma proposition, offre un début de sortie ordonnée de cet état de fait et prend donc tout son sens dans cette perspective. <br /><br /> **<br /><br />La BCE doit avoir une contribution active, dans le domaine qui est le sien, à savoir notamment le refinancement des banques, au-delà d’une déclaration qui invite tout le monde à agir sauf elle, alors que le bon fonctionnement du secteur bancaire est de son ressort aux côtés des autorités prudentielles.https://www.michelcastel.com/index.php?post/2012/04/26/La-quote-part-souhaitable-de-la-BCE-dans-le-pacte-de-croissance#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/121Du bon usage du refinancement de la BCEurn:md5:63742b8fb65c12e9eaf0db9e5df11a422011-11-16T08:57:00+01:002012-03-09T14:49:41+01:00Michel CastelArticlesAllemagneBCEDettes publiquesinflationréescomptetransition écologiqueZone euro <a hreflang="fr" href="http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221140041/bon-usage-refinancement-bc">Le Cercle- Les Echos du 15/11/2011</a><br /><br />Résumé :<br /><br /><blockquote><p>Redonner aux Etats de la zone euro un banquier qui les
accompagne dans le quotidien de façon limitée mais sûre et permettre un
refinancement privilégié pour les Etats et les banques qui financent les
investissements de la transition écologique n’est que redéfinir un
fonctionnement rationnel d’une partie de la création monétaire au profit
de quelques-uns des grands enjeux des décennies à venir.</p>
</blockquote>
<div class="contenu">
<p>L’idée selon laquelle la BCE devrait assurer un refinancement
illimité des dettes publiques de la zone euro se répand. Elle peut finir
par s’imposer faute actuellement d'un autre moyen crédible d’éviter des
défaillances en chaîne de pays membres, mais elle n’est pas souhaitable
pour autant. On comprend sur ce point les très fortes réticences
allemandes et on ne croit pas que les marchés s’en satisferont après
coup. En effet, après avoir épuisé la signature des Etats pour les
sauver, ils n’hésiteront pas à faire payer le fait qu’il n’y a cette
fois plus aucun autre prêteur en dernier ressort dans la zone euro et
que celle-ci, mais aussi toute l’UE, est en sursis.</p>
<p>Tout aussi grave est le fait que la BCE essaiera nécessairement de
réduire drastiquement et rapidement cette situation de surexposition aux
risques souverains pour essayer de restaurer sa crédibilité et éviter
de se voir paralysée dans la conduite de la politique monétaire pour les
années à venir en raison de conflits d’objectifs. Enfin, et cela n’est
pas moins grave à terme, cela empêche de construire dès maintenant le
bon dispositif qui devrait durablement prévaloir pour le refinancement
de l’économie par le Système Européen de Banques Centrales (SEBC), par
delà ce qui se fait depuis des décennies en période calme (c’est à dire
hors mesures non conventionnelles mises en place depuis mi 2007).</p>
<p>Ce dispositif aurait un double objectif : comment établir des
relations saines et durables entre les Etats et la BCE d’une part,
comment assurer le financement de la croissance de façon saine en
favorisant de façon énergique la transition écologique indispensable à
la viabilité de nos sociétés à moyen terme et, en fait, à toute la
planète d’autre part ?</p>
<p><strong>Premier objectif : les relations Etats –BCE</strong></p>
<p><strong>Connaissez-vous une très grande entreprise qui vive sans banquier(s) ?
Non</strong> ! Et bien détrompez-vous, il y a les Etats de la zone euro ! Dans
tous ces pays, l’Etat, la première entreprise par ses missions, son
chiffre d’affaires, ses effectifs et son rôle d’entraînement de tout le
tissu économique et social n’a pas de banquier ! Pas une facilité de
caisse, pas un découvert, pas un crédit confirmé !!</p>
<p>Entre le recours sans borne à la planche à billets et l’interdiction
pure et simple de tout concours directs de la banque centrale (en
France depuis la loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France et dans
toute la zone euro depuis la création de l’euro) , il y a assurément un
besoin urgent de déplacer le curseur.</p>
<p><strong>Ne faudrait –il pas réfléchir à un financement par le SEBC de ce qui
pourrait correspondre à des besoins de fonds de roulement des Etats,
</strong>comme cela se fait pour les entreprises, pour couvrir les décalages
infra annuels entre recettes et dépenses, pour éviter des retards de
paiement des fournisseurs et les jonglages de trésorerie que doivent
faire les différents Trésors, tout particulièrement dans les périodes
les plus troublées sur les marchés? Un à deux mois maximum de facilités
par rapport au budget annuel pourrait être un ordre de grandeur
raisonnable. Ce refinancement pourrait se faire au taux que la BCE
retient pour le refinancement des banques à 3 mois. De façon très
grossière, et selon les pays, cela pourrait avoisiner, sans le
dépasser, 1% à 1,5 % du PIB pour un mois et 2 à 3 % pour 2 mois.</p>
<p><strong>Second objectif : financer la transition écologique</strong></p>
<p>Différents travaux estiment qu’il faudrait investir annuellement 2 à 3
% du PIB pendant plus d’une décennie (cf. une étude 2011 du Programme
des Nations Unies pour l’environnement, une Communication de la
Commission européenne de 2011 également…) pour relever les défis
écologiques de la planète. A ce titre, les Etats doivent être partie
prenante comme amorceur et/ou catalyseur des investissements les plus
lourds financièrement ou les plus longs en temps de retour, aux côtés du
secteur privé.</p>
<p>Selon la Fondation pour la nature et l'homme, la France par exemple,
aurait besoin de 600 milliards d'euros d'investissement en dix ans pour
assurer sa transition écologique. Cette fondation a proposé de "mettre
la création monétaire au service de cette transition" en permettant aux
Etats européens d'emprunter auprès de la BCE à des taux faibles ou nuls –
cf un récent article dans le Cercle-Les Echos. Je reprends ici cette
proposition en cherchant à lui donner corps de façon certes limitée
mais, me semble t-il, acceptable.</p>
<p><strong>Cet objectif devrait déjà être le principal volet « soutien de la
croissance » indispensable à la réussite des plans de rigueur
</strong>actuellement mis en œuvre alors qu'il manque toujours. Cela vaut pour
tous les pays de la zone euro bien sûr mais tout autant pour les autres
pays de l’Union… Malheureusement ces derniers n’ont pas accès à la BCE
...sauf s’il y avait une avancée très ciblée en ce sens en tant que
pays associés- ce qui serait éminemment souhaitable pour éviter de
creuser le lit d’une Europe à deux vitesses.</p>
<p>Dans ce cas, les Etats agissant comme des banquiers qui financent des
investissements il serait tout à fait légitime et sans risque
d’inflation de leur permettre un refinancement direct auprès de la BCE
pour ces investissements dans la limite de 1 à 1,5% du PIB (soit la
moitié des besoins globaux) et ce aux taux qu’elle pratique pour le
refinancement du système bancaire.</p>
<p>Mais le succès d’un tel plan et l’importance des capitaux à mobiliser
supposent aussi l’implication du secteur privé amené de ce fait à
faire appel au crédit ou à des émissions de titres de dettes et donc
impliquant fortement le secteur bancaire. Des partenariats public-privé
seraient aussi à encourager dans ce processus.</p>
<p>Mais compte tenu de la situation actuelle des banques, des nouvelles
contraintes prudentielles sur les concours longs, de la faible
rentabilité des fonds propres alloués à de tels emplois, celles –ci
seront très en retrait pour ne pas dire fortement réticentes à
s’impliquer.</p>
<p>Leur donner un accès à un refinancement systématique auprès de la
BCE à un taux privilégié, (par exemple à seulement 66% des taux de
refinancement en vigueur par la BCE), pour ce type de concours pourrait
changer la donne. Ces deux avantages contrebalancerait l’effet très
fortement négatif des exigences nouvelles de liquidité et de
renforcement de fonds propres qui sont imposés par Bâle III.</p>
<p>Les banques centrales nationales parties prenantes au SEBC, ou un
organisme ad hoc pour les pays où les banques centrales ne se sont
jamais investies dans l’évaluation du crédit et/ou des entreprises
(contrairement à la Banque de France), s’assureraient qu’il s’agit bien
de financements conformes aux orientations et aux grandes
caractéristiques d’investissement définies dans chaque pays, eux-mêmes
étant la déclinaison d’un plan d’ensemble arrêté au niveau européen.</p>
<p>C’est un dispositif qui permettrait d’enclencher la transition
écologique dès maintenant malgré les plans de redressement qui
contraignent fortement les projets d’investissements et qui pourrait
fonctionner durablement.</p>
<p>Redonner aux Etats de la zone euro un banquier qui les accompagne
dans le quotidien de façon limitée mais sûre d’une part, et permettre,
d’autre part, un refinancement privilégié pour les Etats comme pour les
banques des investissements permettant d’assurer la transition
écologique n’est que redéfinir un fonctionnement rationnel d’une partie
de la création monétaire au profit de quelques-uns des très grands
enjeux des décennies à venir. Cela sans supprimer pour autant l’appel
classique aux marchés de capitaux et à, disons-le, leur surveillance
souvent bénéfique mais aussi parfois excessive, irrationnelle et très
dangereuse.</p>
<p><strong>Et le risque d’inflation dans tout cela ? </strong>Il n’y a aucune raison
qu’il y ait des effets de contagion d’une éventuelle euphorie dans les
secteurs du développement durable sur les autres secteurs et sur les
prix. Et de plus, ce sont des investissements sources de nouvelles
innovations, réducteurs de coûts et d’externalités généralement non
prises en compte mais qui finissent par se payer. En un mot, ce sont des
investissements vertueux que la création monétaire, limitée,
directement ou indirectement réalisée via la BCE peut et doit soutenir.
Rien à voir avec un refinancement à l’aveugle habituellement pratiqué
par les banques centrales et qui peut contribuer à certaines périodes à
la spéculation sur l’énergie, les matières premières ou agricoles , les
devises … Et enfin ,pour nos amis allemands, opposés aux interventions
de la banque centrale dans le financement direct des dettes publiques,
on pourrait leur rappeler que pour le volet financement de la transition
écologique, c’est en quelque sorte réactiver très modestement leur
pratique du réescompte abandonnée, contre leur gré, lors de
l’instauration de l’euro. Réescompte qui assurait près de 85 % du
refinancement des banques allemandes jusqu’à la fin des années 90 ; et
ce avec une totale maitrise de l’inflation !</p>
<div class="signature"><br /><br />Reprise d'un résumé complété sur le site du Figaro le 18/11/2011 en commentaire de l' article " <a hreflang="fr" href="http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/11/17/04016-20111117ARTFIG00718-les-europeens-se-divisent-a-nouveau-sur-la-bce.php">L<strong>es-Européeens se divisent à nouveau sur la Bce"</strong></a><br /><br /><br style="font-weight: bold;">Les
Etats de la zone euro ont besoin d'un banquier qui ne peut être que la
BCE pour les accompagner dans le quotidien de façon limitée mais sûre à
hauteur de 1 à 2 mois maximum du budget annuel. Il faut aussi permettre
un refinancement privilégié pour les Etats et pour les banques qui
financent les investissements de la transition écologique indispensable
pour soutenir la croissance et commencer à traiter les grands enjeux
environnementaux et énergétiques des décennies à venir.<br /><p>
Voir l'article que j'ai publié sur<br />
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221140041/bon-usage-refinancement-bc</p>
</div>
</div>https://www.michelcastel.com/index.php?post/2011/11/16/Du-bon-usage-du-refinancement-de-la-BCE#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/106Comment éviter une nouvelle Grande Dépressionurn:md5:42037373e853cc198e15e6b06649a4852010-06-17T18:18:00+02:002010-06-17T17:32:01+02:00Michel CastelRéactions à des articles de presseDettes publiquesdépressioninflationRéserves obligatoiresRôle des banques centralesZone euro <p><br /><br />par Nouriel Roubini -<a hreflang="fr" href="http://www.les-cercles.fr/project-syndicate/nouriel-roubini/221130637/comment-eviter-une-nouvelle-grande-depression"> Le Cercle Les Echo</a>s- publié le 16/06/2010</p>
<blockquote><p>Les hommes politiques du monde ne cessent de débattre pour savoir quand et comment sortir des importants plans de relance monétaire et budgétaire qui ont permis d’éviter que la Grande Récession de 2008-2009 ne devienne une nouvelle Grande Dépression. L’Allemagne et la Banque Centrale Européenne voudraient instaurer rapidement l’austérité budgétaire ; les Etats-Unis s’inquiètent des risques qu’entrainerait une consolidation budgétaire opérée beaucoup trop rapidement.</p>
<p><strong>Ne pas mettre en place de telles mesures coordonnées pourrait entrainer un rebond très dangereux et dommageable de la récession dans les économies avancées.<br /></strong></p>
</blockquote>
<p><strong><strong>mon commentaire :</strong></strong><br /><br /><strong>De deux choses l'une, ou notre très honorable Professeur et auteur se trompe lourdement ou ce sont les gouvernements sous la pression très forte des marchés</strong>. Pratiquement aucune des préconisations qu'il émet pour les sept cas qu'il a répertorié ne peut être mise en force dans le contexte existant et les politiques engagées. A moins que ce ne soit qu'une liste de voeux pieux.<br /><br />Reprenons de façon très rapide et un peu schématique les 7 cas présentés par le Professeur Roubini :<br /><br /><ins>1er cas :</ins> faciliter la politique monétaire : comment pourrait-elle l'être avec des taux de refinancement de banques centrale proches de zéro et les vannes grandes ouvertes pour des refinancements qui auraient fait hurler il y a encore 3 ans; et ce avec des marchés qui y ajoutent des spreads parfois très élevés qui ne peuvent être maitrisés;<br /><br /><ins>2ème cas: </ins> relance et consolidation budgétaires sont incompatibles avec les niveaux d'endettement public Japonais et US, avec une épargne nationale déjà mobilisée au maximum pour le premier (95 %) et une épargne nationale faible pour le second, avec de surcroît une dette privée très élevée comme au Royaume-Uni dont la dette publique très faible à presque doublé en 2 ans;<br /><br /><ins>3ème cas: </ins> l'Allemagne et quelques autres pays avoisinant ne veulent pas relancer et même freinent et la Chine peut vouloir réduire l'épargne de précaution, il lui faudra des années pour que cela se traduise de façon significative par plus de consommation intérieure; quant à dans une réévaluation de la monnaie chinoise ...<br /><br /><ins>4ème cas:</ins> pour la réévaluation des monnaies il n' y a pas de candidat et la BCE ne peut pas faire plus pour laisser filer l'euro : ses rachats directs de dettes publiques sont le point ultime de ce qu'elle peut faire. Et à la moindre remontée des prix (via les matières premières elle pourrait remonter (faiblement sans doute) ses taux ;<br /><br /><ins>5ème cas:</ins> Je ne connais pas de pays dont la dette privée baisse très fortement - mais je manque sans doute de sources d'informations- . Des grands pays il n'y a qu'aux USA où il y a une baisse infinitésimale et toute relance budgétaire réveillerait "les vigiles des marchés obligataires encore assoupis" pour reprendre la belle formule de M. Roubini.<br /><br /><ins>6ème cas </ins>:ce point peut effectivement être actionné mais retarder ou échelonner les exigences de fonds propres, de ratio de levier ou de liquidité n'empêchera pas le monde financier (acteurs, observateurs, investisseurs) d'anticiper la baisse des rendements futurs qui en découleront et la prudence dans la distribution du crédit restera de mise; <br /><br /><ins>7ème et dernier cas</ins>: La restructuration de dettes à la manière des pays en développement, tels qu'opérés avec l'intervention du FMI ne peut pas être joué sans risque dans la zone euro , comme dans l'ensemble de l'Union Européenne d'ailleurs. La crédibilité de la zone euro serait assurément touchée car la "périphérie " s'étend toujours un peu plus à des pays nouveaux de la zone ou de l'Union; la prime de risque augmenterait notablement et appliquée sur la partie à renouveller dans les 3 à 4 ans de dettes publiques et privées serait d'un coût considérable tant financièrement (elle pourrait toucher en moyenne une dette représentant 80 à 100 % du PIB vu le niveau de dettes globales voisines ou supérieures à 200 % du PIB.) que psychologiquement sur les anticipations des acteurs.<br /><br /><ins>Quant au FMI, à l'Union Européenne </ins>leur soutien est tout sauf généreux ; à preuve les taux faits à la Grèce avec de surcroît la fixation d'un échéancier très difficile à respecter... échéancier que d'ailleurs toute l'Europe se donne à elle-même pour revenir dans les limites des 3% - alors que ces 3% n'avaient aucunement intégré la survenance d'une crise de l'ampleur de celle qui a commencé en août 2007 et qui continue.<br /><br /><strong>M. Roubini a pourtant complètement raison de demander des politiques coordonnées pour éviter "un rebond de la récession" , mais c'est l'exact contrepied de tout ce qui se fait.</strong><br style="font-weight: bold;"><br /><strong>Il faudrait donc partir de ces données</strong> - on ne voit pas les Etats faire volte-face dans les mois qui viennent - <strong>et trouver d'autres bases de consolidation de l'activité économique.</strong><br style="font-weight: bold;"><br />C'est un thème majeur qui ne peut être abordé là. Enonçons seulement deux points.<br /><br />1-<strong> Déclarer pendant qu'il en est encore temps qu'il n'y aura pas de remontée significative des taux pendant 18 mois, 2 ans (</strong> la chance actuelle dans notre surendettement est que les intérêts payés restent supportables et que toute remontée serait dramatique sur ce point et par le fait qu'elle générait également des moins-values sur toutes les obligations qui sont supérieures à une fois et demie le PIB mondial !) .<br /><br />2- Ceci n'est possible que si les banques centrales prennent le taureau par les cornes pour casser tout emballements de prix sur matières premières, énergie et autres produits alimentaires par <strong>l'imposition de réserves obligatoires extrêmement élevées sur toute augmentation des positions spéculatives</strong> prises par les banques directement ou indirectement par le biais d’institutions financières, hedge funds ou autres fonds de gestion collective.</p>https://www.michelcastel.com/index.php?post/2010/06/17/xxx#comment-formhttps://www.michelcastel.com/index.php?feed/atom/comments/53