Les Echos  - 16/08/10
FLORIN AFTALION EST PROFESSEUR ÉMÉRITE À L'ESSEC.

Taxer les banques : les propositions s'accumulent. Des décisions ont déjà été prises ici et là visant à imposer les bonus des dirigeants et des traders (de façon transitoire ou permanente). Mais il ne s'agit là que de préludes. D'autres mesures, d'un poids économique bien plus conséquent, sont en attente. Elles sont loin d'être convergentes.(...)
De ce désordre, il ressort qu'il n'existe ni raison convaincante de taxer les banques ni moyen persuasif de le faire. Mais, comme l'on a fait croire aux opinions publiques que les banques sont les seules coupables de la crise, les punir, peu importe comment, sera sûrement populaire. Même si les taxer va à l'encontre de l'intérêt général.

mon commentaire :

L’idée de taxation entraîne assez nécessairement la cacophonie, en effet. Mais au-delà on ne voit pas pourquoi le monde bancaire échapperait à l’obligation de chacun de s’assurer pour les risques que ses actes ou son activité peuvent comporter. Il n’y a que les Etats qui sont leurs propres assureurs.


Notamment, tous les intermédiaires et professions qui manipulent des fonds ou donnent des garanties doivent être assurés. La création de fonds de garantie bancaire - dont les primes seraient fonction des risques- aiderait fortement au traitement des établissements en difficulté. Ils donneraient aux superviseurs bancaires les moyens d’écarter totalement ou partiellement l’actionnariat défaillant en aidant à la reprise par un repreneur sans faire appel aux Etats. Cela rendrait vraiment efficace la menace de la faillite.

De nouveaux Lehman ne feraient plus peur. Responsabiliser vraiment les actionnaires par cette menace de faillite réduirait considérablement l'aléa moral actuel.