article de Joseph Stiglitz  le 04/11/2010 dans Le Cercle Les Echos

La débâcle des prêts hypothécaires aux Etats-Unis a soulevé de profondes questions autour du principe « d’autorité de la loi », cette idée universellement admise comme le symbole même d’une société civilisée et avancée. L’autorité de la loi est supposée protéger le faible contre le fort, et faire en sorte que chacun soit traité équitablement. Aux Etats-Unis, à la veille de la crise des prêts hypothécaires à haut risque, elle n’a fait ni l’un ni l’autre.

mon commentaire :

Peut-on espérer que l’instauration du Bureau de protection des consommateurs auprès de la Fed  par la loi Dodd-Frank de juillet dernier empêchera à l’avenir de tels errements législatifs ?

Il faut l’espérer mais, bien que nommé par le Président des USA et confirmé par le Sénat, on peut avoir quelque doute. La proximité technique, administrative et financière avec la Fed garant du bon fonctionnement  des banques et établissements financiers les plus importants le portera naturellement à entendre davantage les arguments des banques que celles du grand public.

Il n’en serait autrement que si les mouvements de consommateurs arrivaient à s’armer techniquement pour contrer solidement les arguments des professionnels et s’ils retrouvaient une force de frappe qu’ils semblent avoir perdus depuis une ou deux décennies. Comment expliquer autrement que les subprimes aient pu autant se diffuser et des lois aussi léonines que celle de 2005 dénoncée à juste titre par M. Stiglitz aient pu être votées ?