Les Echos 10/11/2015 - article d' Edouard Lederer

Menacées par les start-up de la finance et le « crowdfunding », les banques courent un risque majeur : celui de la marginalisation. Autre source d'inquiétude : les exceptions au "monopole bancaire"  en vertu duquel seules les banques peuvent accorder des prêts se multiplient.

mon commentaire :

Le monopole bancaire semble avoir vécu.

 

Il n'était pas spécifique à la France (même si notre pays a été maximaliste avec par exemple la prise en compte des garanties dans le champ du crédit); à preuve les directives bancaires européennes dont la première de 1977, dite de coordination bancaire. 

 

Même les établissements qui ne collectaient pas de dépôts, mais  qui accordaient des crédits devaient obtenir le statut d'établissement de crédit. La seule grande exception était le Royaume-Uni qui exonérait de réglementation tout le crédit-bail et le crédit à la consommation.


Sur ces bases, un grand marché bancaire européen largement harmonisé quant à son périmètre et sa réglementation a été mis en place  dans les années 90, avec instauration de passeports européens pour renforcer la concurrence et contrebalancer les contraintes liées aux respects de règles prudentielles contraignantes. Le tout fonctionnant sous la "haute main " des banques centrales, qui contrôlant via le crédit entre 80 et 85 % du financement des économies de l'Europe continentale, estimaient avoir toutes les cartes en main pour éviter les pires des dérapages monétaires et financiers. La Bundesbank a été très longtemps particulièrement attachée à une telle donne et n'a que, contrainte et forcée, été obligée de l'abandonner avec la déréglementation financière et la montée généralisée des marchés au début des 2000.    
   
    Au temps du shadow banking, de la banalisation des opérateurs des paiements scripturaux, du crowd funding, le monopole fait ringard et anti-progrès... pour le plus grand bien  du développement de risques systémiques. 
Tout se passe en effet comme s'il était avéré que leur maîtrise était bien meilleure dans un tel environnement de leur dissémination généralisée auprès d'acteurs pas ou peu réglementés que dans un système canalisé auprès d'acteurs fortement réglementés et responsables sur leurs bilans des risques pris. L'avenir dira si ce choix est judicieux. Pour le moment rien ne permet de l'assurer mais tout le monde fonce en ce sens !