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vendredi, 28 octobre 2011

Accord européen : l'aide de la Chine suscite la polémique

les Echos - le 28/10/2011

A Paris, des voix s'élèvent pour dénoncer un bradage de l'Europe à Pékin. La Chine, de son côté, souffle le chaud et le froid. La tournée asiatique du directeur du Fonds européen, l'Allemand Klaus Regling, s'annonce politiquement délicate.

mon commentaire :

Le FESF étant l'expression financière de la solidarité dans la zone euro - même si elle a été laborieuse à se formaliser-   il a une signature qui sera une des meilleures du monde.

Que diable avons-nous besoin de vouloir en « prévendre » le financement à la Chine et/ou à d'autres pays à rente pétrolière ou gazière alors qu'une bonne partie des investisseurs publics et privés voudra souscrire à ses émissions parce que les placements dans des dettes publiques ou  même privées aussi solides ne sont pas légions. Il y a énormément de liquidités à placer et il est sidérant de voir nos dirigeants partir ainsi et si tôt faire la quête avec tant de naïveté.

Et par ailleurs, il y a plusieurs voix d'experts ou de banques, et le présent signataire – « le FESF assureur oui, mais via les CDS souverains ! », dans  le Cercle-Les Echos du 23 octobre, pour dire que l'effet de levier peut être réalisé par des ventes d'options de la part du FESF. ET pour ce faire, il n'a pas besoin de plus de capitaux qu'il n'en a avec ses 440 milliards actuels.

dimanche, 23 octobre 2011

Le FESF assureur oui, mais via les CDS souverains !

Le Cercle - Les Echos- 23/10/2011 | MichelCastel | Politique économique

Résumé :

Les solutions françaises ou allemandes en cours de négociation sont inacceptables tantôt par les uns tantôt par les autres. Il faudrait d’urgence que les autorités européennes permettent au FESF d’intervenir sur le marché des credit default swap (CDS) souverains, comme vendeur de protections pour faire tomber la fièvre et donner du temps au temps pour des plans de redressements viables.

                                                                        

                                                                                    ** 


Il faut faire tomber immédiatement la fièvre qui risque d’emporter les dettes publiques européennes. Comment y parvenir ? Les solutions françaises ou allemandes en cours de négociation sont inacceptables tantôt par les uns tantôt par les autres. On ne reprendra pas ici les éléments expliquant ce fait largement présenté par toute la presse économique.
Il faut donc essayer de dépasser cette situation de quasi blocage pour recourir à d’autres techniques qui n’impliquent pas davantage qu’aujourd’hui  la BCE et ne demandent pas une extension du volume des fonds mis à la disposition du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ni une modification de son cahier de charges.
Une des rares solutions peut-être encore possible  serait que les pays de la zone euro décident de recourir aux mêmes techniques que les marchés, à savoir des interventions sur le marché des CDS souverains. En étant vendeurs de CDS, donc de protections pour les porteurs de dettes publiques européennes, via le FESF, les Instances européennes se mettraient en travers du marché pour éviter les taux totalement insupportables qui pèsent sur un nombre toujours grandissant de pays ; taux qui participent grandement au cercle vicieux actuellement à l’oeuvre.  


Il s’agirait ainsi d’intervenir de façon concertée via le FESF, comme il arrive que les banques centrales le fassent de temps à autre sur le marché des changes pour contrecarrer des mouvements aberrants sur devises (on citera par exemple, les accords du Plazza, du Louvre...). Vendeur de protections, le FESF en augmenterait considérablement l’offre et cela en ferait fortement baiser les prix. Le risque est réel mais à la dimension du FSF actuel et il ne devrait pas avoir à jouer si les politiques de redressement budgétaires engagées sont tenues et si la gouvernance européenne décidée le 21 juillet produit bien tous ses effets de pilotage des très grands équilibres des pays membres de la zone euro. 


Il reviendrait aux experts et aux décideurs politiques ensuite de retenir le meilleur processus pour obtenir une hiérarchie raisonnable et viable des primes de risques des différents pays- celui de la Grèce serait établi après la forte réduction de sa dette  qui est cours de détermination-   et les canaux d’interventions  :  par adjudications ou à guichet ouvert à un prix déterminé par dette… à l’instar de ce que les banques centrales font depuis 4 ans maintenant pour assurer la liquidité interbancaire lors de leurs interventions traditionnelles et/ou  non conventionnelles ; en intervenant seul ou par le biais de quelques établissements travaillant sous mandat.
Ayant alors une offre abondante de couverture de risques, le volume et le niveau des taux des nouveaux emprunts  -pour faire face aux remboursements des emprunts à échoir-   redeviendraient satisfaisants et les besoins de renforcement en fonds propres des banques en seraient ou diminués ou leur efficacité grandie d’autant,  puisque disposant d’une importante offre de couvertures de leurs risques sur dettes publiques en portefeuille.


Les Européens joueraient ainsi un rôle d’assureur non discriminant entre les dettes anciennes et futures ou entre les pays. Certes ils prendraient des risques mais sans doute beaucoup efficacement que quand ils agissent a posteriori en étant obligés de ratifier, contre leur gré, ce que les marchés ont produit.  Et comme toute assureur qui touche une prime, celle-ci est adéquate si, et surtout si, les assurés ont des comportements responsables et s’ils ne présentent pas des risques intrinsèquement non assurables. C’est le cas de la zone euro qui reste la zone du monde où le total des dettes publiques et des dettes privées est le moins élevé ; et c’est aussi le cas parce que la crise aura obligé les pays membres à beaucoup mieux coordonner leurs politiques à l’avenir avec des tableaux de bord autrement plus complets que ce qui prévalait depuis l’instauration de l’euro .    
Comme au judo, utilisons la force et les armes de l’autre (le marché) pour mieux lui résister, voire pour lui permettre de mieux fonctionner en empêchant ses emballements !

vendredi, 21 octobre 2011

crise : les tractations se poursuivent en Europe

Les Echos-  le 21/10/2011 |

Le rôle et la capacité du FESF, le pare-feu anti-crise européen, opposent non seulement Paris et Berlin, mais les pays 'triple A' aux pays du Sud en difficulté. Plusieurs sommets réunissent les dirigeants européens, ce week-end et mercredi prochain.

mon commentaire :

Il faut faire tomber la fièvre immédiatement et soigner le malade au fond mais en donnant du temps au temps.

Faire tomber immédiatement la fièvre, comment ?

Et si les européennes utilisaient les mêmes techniques que les marchés à savoir prendre des positions sur les CDS des pays de la zone euro. Leurs montants ne sont pas si élevés et se mettre en travers qu marché pour éviter des taux totalement insupportables serait du domaine du possible . Exactement comme il arrive que les banques centrales le fassent sur le marché des changes pour contenir les mouvements aberrants ( ex. accords du Plazza...). Cela vaut sur toutes les dettes publiques, y compris la dette grecque après qu'elle ait été réduite comme c'est sur le point de se faire.
Le risque de contrepartie sur les CDS reviendrait au FESF mais celui-ci peut être maitrisé, même être relativement faible, si les pays respectent les plans de rigueur déjà mis en place et maintiennent une certaine croissance.

jeudi, 20 octobre 2011

Les banques US face à la Grèce, une exposition gérable

L' Echo- 19 octobre 2011

   

Les grandes banques américaines ont profité de la publication de leurs résultats pour annoncer leur exposition à l'Europe, et plus particulièrement la Grèce, qu'elles assurent gérable.

mon commentaire :

Les banques américaines ont des créances sur les Etats de l'Union Européenne mais disent s'être très largement couvertes. On ne peut pas imaginer que leurs contreparties soient des banques européennes... Celles-ci ont dû également se couvrir ou alors elles ne vivent pas sur la même planète.

Alors qui sont les contreparties? Ou est passé le mistigri ? Qui joue des prises de position spéculatives pour amplifier les possibilités de gains et qui a vraiment pris ces risques pour de bon en espérant que les contribuables paieront ? Pourvu que derrière eux ce ne soit pas en partie des produits d'épargne détenus par des ménages et gérés par des institutionnels qui les portent. Sinon ces gestionnaires leur révéleront le résultat dans quelques mois au vu des chiffres de fin d'année. S'ils y gagnent en rémunération c'est eux comme contribuables qui auront payé ce surplus ! S'ils perdent parce que les couvertures vendues seront actionnées, ils paieront deux fois, et comme épargnants et comme citoyens car leurs économies seront durement touchées.

lundi, 19 avril 2010

Le vrai problème des CDS

A  propos de l'article  de  François Le Grand "Le vrai problème des CDS... et du commentaire de Dominique Doise

Le Cercle -Les Echos   14/04/2010


 MichelCastel  a commenté le18 avril 2010

"Il faut, dites-vous, surtout que les acheteurs de précaution fassent leur métier, d’abord en exigeant, avant d’acheter des CDS (et pendant toute la durée de vie de ces titres) que les vendeurs de précaution leur fournissent un état certifié et constamment à jour de la totalité de leurs engagements hors bilan".

Sans aucun doute, et les accidents récents y poussent fortement même si le passage des CDS standardisés par une chambre de compensation en réduira le besoin puisque ces chambres assureront la bonne fin des opérations. Mais il restera néanmoins des opérations de gré à gré et lesdites chambres devront se livrer aux exercices que vous dites : on ne peut que leur souhaiter bon courage et bonne chance !

Cependant pour le passé récent, jusqu'à la crise de mi -2007, quand vous avez comme contreparties les plus grandes signatures financières du monde comme contreparties, que celles-ci  font l'objet de comptes certifiés, qu'elles sont cotées , analysées par des cohortes d' analystes financiers, évaluées par les agences de notation et qu'elles sont de surcroît soumises à une supervision prudentielle par les autorités bancaires et/ financières des pays les plus avertis de la chose financière, qui pouvait vraiment  douter de la solidité de ces contreparties ?

Quant à l''entremise des chambres de compensation voulue par le G2O, elle  réduira considérablement les risques de contreparties  liés aux marchés de dérivés. A noter que sa généralisation ne sera  pas avant quelques années, car c'est processus compliqué qui bouscule la rentabilité de certains opérateurs et dont l'élaboration se passe dans un climat non consensuel entre les grandes places financières tant  sur le périmètre concerné, que sur les caractéristiques de la standardisation et les exigences en fonds propres pour ce qui restera en gré à gré. 

Cependant une fois acquise, cette compensation généralisée se traduira par une concentration de risques énormes sur les chambres de compensation . Elle peut produire un  nouveau type de risque à dimension systémique. Tout d'abord les chambres de compensation sont nombreuses et seront soumises à une forte concurrence, dans un «modèle à prix coûtant ». Ensuite, elles n'ont pas d'actionnaires désireux - ou en mesure-de les aider en cas de crise majeure. On peut donc assez facilement se retrouver dans quelques années dans la problématique qu'on a connu avec les rehausseurs de signature privés ainsi qu'avec Fannie Mae et Freddie Mac, à savoir des entités prenant progressivement de plus en plus de risques (simples ou complexes) sans commune mesure avec leur surface financière.

Si nous voulons éviter d’avoir un jour à procéder au sauvetage sur fonds publics d’une ou plusieurs d’entre elles – sauvetage(s) qui serai(en)t  particulièrement inconfortable(s) dans l'UE ou dans la zone euro - nous devons exiger une solidarité entre elles, soit par la mise en place d’un dispositif de réassurance obligatoire soit par la création d’un fonds mutuel de garantie obligatoire

(cf mon article " la compensation des produits financiers dérivés est-elle la panacée?"Revue d'Economie Financière mars 2010 " Regards sur la crise financière"

 

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