MichelCastel.com

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - Dissémination des risques

Fil des billets - Fil des commentaires

dimanche, 15 décembre 2013

Finance et économie : La fracture

Entretien réalisé par Olivier PIOT le 2 avril 1995 et publié dans le livre Finance et économie, la fracture. Le Monde Editions, 1995.









Rectificatif

Il aurait été logique qu'après le krach de l'Union Générale les contrats d'argent à terme, comme je l'ai dit, aient été interdits. En fait ils ont été légalisés par une loi du 28 mars 1885 !. Son article 1 stipule:

"Tous marchés à terme sur effets publics et autres, tous marchés à livrer sur denrées et marchandises sont réputés légaux". Mais cette légalisation n'était pas tant pour les encourager que pour moraliser ces transactions. En effet beaucoup de débiteurs ne voulant pas essuyer une perte sur les contrats perdants faisaient un procès à leurs créanciers en excipant de l'exception de jeu. D'où la suite de cet article "Nul ne peut, pour se soustraire aux obligations qui en résultent, se prévaloir de l'article 1965 du code civil, lors même qu'ils se résoudraient par le paiement d'une simple différence". Cet article 1965 stipule que "La loi n'accorde aucune action pour une dette du jeu ou pour le paiement d'un pari".

On peut lire avec intérêt le livre " L'exception de jeu en matière d'opérations de bourse" par Numa Salzedo, avocat à la cour de Paris- 1880- BnF- Gallica.

Au début des années 1980, " le cadre juridique permettant la création d'un marché à terme digne de ce nom n'existait pas ...Il a fallu passer par une loi de modernisation permettant de lever l'exception de jeu . Celle-ci sera adoptée le 11 juillet 1985." Citation de Gérard Pfauwadel, ancien Président du Matif, dans un article de La Tribune du 26 juillet 2013 " Les traders du Matif aux couleurs de chaque intermédiaire" 

jeudi, 20 octobre 2011

Les banques US face à la Grèce, une exposition gérable

L' Echo- 19 octobre 2011

   

Les grandes banques américaines ont profité de la publication de leurs résultats pour annoncer leur exposition à l'Europe, et plus particulièrement la Grèce, qu'elles assurent gérable.

mon commentaire :

Les banques américaines ont des créances sur les Etats de l'Union Européenne mais disent s'être très largement couvertes. On ne peut pas imaginer que leurs contreparties soient des banques européennes... Celles-ci ont dû également se couvrir ou alors elles ne vivent pas sur la même planète.

Alors qui sont les contreparties? Ou est passé le mistigri ? Qui joue des prises de position spéculatives pour amplifier les possibilités de gains et qui a vraiment pris ces risques pour de bon en espérant que les contribuables paieront ? Pourvu que derrière eux ce ne soit pas en partie des produits d'épargne détenus par des ménages et gérés par des institutionnels qui les portent. Sinon ces gestionnaires leur révéleront le résultat dans quelques mois au vu des chiffres de fin d'année. S'ils y gagnent en rémunération c'est eux comme contribuables qui auront payé ce surplus ! S'ils perdent parce que les couvertures vendues seront actionnées, ils paieront deux fois, et comme épargnants et comme citoyens car leurs économies seront durement touchées.

vendredi, 18 mars 2011

De Tchernobyl à Fukushima : une pédagogie du désastre

Le Cercle- Les Echos  du 18/03/2011

par Frederik Lemarchand   (Sociologue, Co-directeur du pôle RISQUES, Maison de la recherche en sciences humaines, Université de Caen. Membre du Conseil scientifique du CRIIGEN)

Un rapprochement permanent exercé par les citoyens, les médias et certains analystes avec Tchernobyl, comme mémoire et comme signifiant, fait problème aux autorités et aux responsables politiques des Etats nucléarisés. D’où vient cette peur de la comparaison et un tel rapprochement est-il raisonnable ?

mon commentaire :

L’auteur n’exagère t-il pas l’ampleur et la durabilité des conséquences dramatiques des catastrophes nucléaires comme certains le laissent souvent entendre – y compris ici parmi les commentateurs- ?
Il est clair qu’en la matière les informations données au grand public, dont je suis, sont loin d’être complètes et indiscutables. Les « pro » et « les anti » s’expriment régulièrement mais de façon qui font souvent douter d’une bonne partie de leurs propos.
Dans ces conditions, comment ne pas demander plus que partout ailleurs de faire jouer à plein le principe de précaution.

Or que lisons-nous aujourd’hui dans le dossier « après le séisme au Japon « réalisé par les Echos (page 7)?
« A Saint–Laurent des Eaux, EDF a renoncé à construire une digue contre les inondations ». Avec comme sous-titre « la central située sur les bords de la Loire serait insuffisamment équipée pour faire face à une grosse crue du fleuve ».
L’article poursuit : « La tempête de 1999 et l’incident à la centrale du Blayais avaient pourtant poussé EDF à programmer la construction d’une digue à Saint-Laurent. Mais le projet sans doute trop coûteux, a été abandonné. Pour sa défense, les responsables de cette centrale rappellent qu’elle est certifiée ISO 14OO1 et qu’elle investit plusieurs dizaines de millions d’euros pour sa sécurité chaque année ».

Donc pas de digue ! Les Eaux de Saint- Laurent n’ont qu’à rester sages ! Au Moyen-Age, pourtant avec mille fois moins de moyens, la première des défenses du donjon ou d’une ville était de faire des murailles hautes de 10 à 20 m, voire davantage, et épaisses de plusieurs mètres… Que de nos jours, en France et ailleurs, pour des raisons financières on se prive de digues puissantes aussi vitales pour la sécurité des centrales atomique dépasse l’entendement.
Toutes les normes ISO pourront être respectées, je douterai de la réalité de la robustesse des dispositifs de sécurité mis en place. Et dès lors comment ne pas prendre au sérieux les dangers énoncés par l’auteur quand on constate de telles impasses dans une des plus basiques des mesures de sécurité ?


jeudi, 22 avril 2010

La France se prononcera fin avril sur des poursuites contre Goldman Sachs

Le Figaro.fr - 21/04/2010

L'affaire Goldman Sachs n'aurait pas de retombées en France à première vue, a indiqué la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Mais l'Autorité des marchés financiers, le gendarme de la Bourse, se penche sur le dossier.


Dans un commentaire  un lecteur a écrit :"Du côté des établissements français, on en est encore à se demander si on va sortir les cadavres du placard au risque de "passer pour des billes" ou si on va les laisser planqués avec l'espoir de passer pour les meilleurs banquiers du monde. Officiellement, chez nous donc, pas de victimes !"

  réaction à ce commentaire :

bien vu !

Et puis que dire si même les professionnels se font avoir sur des produits aussi clairement toxiques !

Comment réclamer en permanence que les épargnants de base soient formés aux choses financières pour éviter les pièges et/ou investir davantage dans des titres si les professionnels se font ainsi avoir ?

Leur protection, toute relative d'ailleurs, ne suffit pas pour protéger l'épargne. Les professionnels n'ont pas à être protégés dit-on. Soit, mais alors il faudrait les responsabiliser pécuniairement car agissant comme investisseurs institutionnels mandatés pour gérer l'épargne des ménages ils ne sont intéressés aujourd'hui qu'aux plus-values et jamais aux moins-values.

mardi, 16 décembre 2008

la machine à bulles

En réaction à cet article "la machine à bulles"

Les Echos 16 /12/2008

|http://www.lesechos.fr/info/analyses/4809338-la-machine-a-bulles.htm|fr]

Le déficit extérieur US remonte aux années 60. Les déséquilibres entre grandes zones économiques ne sont ni nouveaux ni près de se tarir. L'ampleur de la crise actuelle vient de la transformation de crédits en produits de marché négociés en temps réel- forcément en mark to market- avec dilution et prolifération de risques repackagés et supports d'opérations à effet de levier; faites pour compte propre ou compte de tiers par ceux qui avaient sorti ces risques de leur bilan -les banques- et tous les gestionnaires d'épargne ou de contrats collectifs. Les risques sont partout, mal identifiables et d'une ampleur telle que toutes les signatures deviennent suspectes. Cela rappelle les crises mexicaines. En août 82, la dette (100 Mds $) était bancaire: le FMI a eu du temps pour élaborer un plan de redressement avec contribution des banques. En 94/95, la dette, cette fois largement obligataire, a obligé la BRI à mobiliser 50 Mds en 24 h pour éviter un effondrement! Une illustration des effets de la marchéisation

- page 1 de 2