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Mot-clé - Désintermédiation

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samedi, 1 septembre 2007

Dompter-la-sphère-de-la-finance


Analyse faisant suite à l’article de Frédéric Lordon -"Dompter-la-sphère-de-la-finance"

Le Monde Diplomatique


http://blog.mondediplo.net/2007-09-01-Dompter-la-sphere-de-la-finance Le Monde Diplomatique

++La nouvelle finance, ou la défausse des risques.++


 Avec la nouvelle finance, les banques et les assureurs ont très largement changé de métier. Auparavant quand ils accordaient un crédit ou concluaient un contrat, ils le gardaient dans leur bilan jusqu’à l’échéance. Ils en conservaient donc la propriété avec les risques. Maintenant, de plus en plus, aussitôt conclus, ces crédits et contrats sont vendus sur les marchés. Qui sont les acheteurs ? Ce sont les investisseurs institutionnels , c’est-à-dire ces mêmes banques et assurances mais aussi les fonds de pension, les caisses de retraites , les Sicav et autres fonds communs de placements collectifs, et accessoirement les particuliers fortunés. Les institutionnels travaillent avec l’argent de leurs clients. Rien de nouveau sauf que leur offre de produit est maintenant fortement orientée vers des produits transférant le risque à l’épargnant. Aux traditionnelles actions et d’obligations (à bonne signatures), ils ajoutent par exemple des contrats multi-supports au rendement plus attractif mais qui vous laissent tous les risques. Pourquoi de tels changements ? C’est d’abord le modèle américain dans lequel les titres prévalent sur les crédits depuis des décennies. C’est ensuite parce que les autorités demandent des fonds propres fonction des risques en portefeuille. Sage mesure pour assurer la robustesse des banques et des assurances mais qui contrarie le besoin de bien traiter les actionnaires. Leur assurer plus de 15 % de rendement alors qu’ils doivent avoir règlementairement beaucoup de fonds propres fait problème. La solution ? Transférer les risques aux agents non financiers au lieu de les mutualiser. Le système ne s’arrête toutefois pas en si bon chemin ! Ainsi allégés d’une partie des besoins de fonds propres, ces entreprises peuvent prendre de positions sur des produits de marché risqués, mais aux rendements très élevés en un temps très bref. Des titres remplacent des crédits (c’est la titrisation). Ainsi banques et assureurs parviennent à offrir à leurs actionnaires un rendement moyen de plus de 20 %. Au total, bien que financièrement très rentables et allégées de risques, banques les assurances n’en sont pas moins fragiles. La crise interbancaire majeure d’août l’a montré, et aux prochaines alertes sur une baisse de leur rentabilité, leur capitalisation, voire leur signature, vont souffrir … presque autant qu’il y a 15 ans quand elles affichaient une perte ! Et dans leur sillage, l’économie réelle souffrira.

Le crédit rapporte au mieux 1 à 1,5 % alors que les produits de marché peuvent rapporter 20 à 30 % pour des opérations de très court terme (dans ces opérations il y a le financement de fonds d'investissement de type hedge fund qui avec un de collecte obtiennent des prêts très court permettant un effet de levier de 10, 20, voire davantage). Ainsi une nouvelle donne des rôles s'est mise en place. Le risque est sorti des bilans des professionnels pour être reporté sur les ménages, voire les trésoreries des entreprises...quand ce n'est pas leur actionnariat qui a été évincé par un fonds d'investissement et leurs salariés mis sous pression ou remerciés.

Emiettement des risques, envolées de ceux-ci parce qu'atomisés et renvoi sur les agents les moins avertis de la chose financière, à savoir les ménages, de l'essentiel du risque. Tout le contraire de la mutualisation des crédits, des clients et du temps dans les financements bancaires classiques. C'était sans doute moins sexy mais assurément plus stable quand ce type d'intermédiation prévalait. Elle a permis les trente glorieuses ou l'équivalent dans toute l'Europe et finance. Les marchés ne font pas mieux mais avec beaucoup plus de risques.

dimanche, 30 juin 1991

Nouvelle intermédiation, développement des marchés et financement des entreprises

Par Yves Ullmo et Michel Castel,
Revue d'Economie Financière - printemps 1991.

Résumé :
Le fort accroissement des mesures de désintermédiation illustre le glissement des pays des économies d’endettement vers les marchés de capitaux. Si cette nouvelle tendance fait courir des risques nouveaux, au-delà des risques de contrepartie traditionnellement rencontrés dans le financement intermédié, elle se justifie par une meilleure allocation des ressources, une réduction des coûts de l’intermédiation et une dilution des risques qui permet de mieux satisfaire les besoins de financement sans augmenter les risques bancaires. Autour de ces trois axes, l’article se propose d’examiner les conditions nouvelles du financement des entreprises. En particulier, il tentera de voir ce qu’elles deviendraient si les conditions économiques venaient à se dégrader durablement

Classification JEL : G1, G21

lundi, 30 juin 1986

Les nouveaux enjeux monétaires et financiers -perspectives à moyen terme

Castel Michel. « Les nouveaux enjeux monétaires et financiers - Perspectives à moyen terme ».

 In: Revue d'économie industrielle. Vol. 35. 1er trimestre 1986.
 Le financement de l'industrie. pp. 62-72.


accès à l'article

Sommaire :


1 - Un nouvel environnement monétaire et financier s'installe en occident et dans les pays en développement

2- Conséquences probables du prolongement des tendances actuelles des marchés de capitaux
      
      21 - une sélection accrue des bénéficiaires de financements

      22 - une remise en cause profonde des règles du jeuet une fragilisation de certains opérateurs

      23- une fragilisation du système financier international réduisant les marges de manoeuvre des autorités       financières


dimanche, 30 mars 1986

Le château de cartes des innovations financières


par Michel Castel, mars 1986 ;  Le Monde Diplomatique


Aperçu


 DÉRÉGLEMENTATION. décloisonnement, déspécialisation sont les maîtres-mots de la révolution financière en cours. Après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, tous les pays industrialisés sont touchés par ce phénomène. La France n’est pas en reste. Comme ils sont loin les souvenirs de la crise de 1929 !
Pour éviter que ne se renouvelle la même catastrophe, la plupart des pays, à l’exception de l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, avaient élaboré, entre 1930 et 1936 (la France en 1941), un cadre réglementaire compartimentant très sévèrement les différentes activités financières (banque, Bourse, assurance) quand elles n’étaient pas déjà séparées, de droit ou de fait. Qui plus est, à l’intérieur de la profession bancaire, les activités de banque d’affaires (ou d’investissements) et de banque commerciale (ou de dépôts) furent souvent séparées. Pour les trois secteurs, trois types au moins d’autorités de tutelle furent créés ou renforcés, chacune veillant jalousement sur ses compétences, réglant souvent par le menu les activités de ses assujettis (conditions d’entrée dans la profession, fixation des taux, détermination de certaines marges ou commissions...).

Un demi-siècle plus tard, les autorités politiques prennent pratiquement le contre-pied des dispositions mises en place après la grande crise.
De très nombreuses mesures réglementaires ont été prises ces dernières années dans les différents pays, dont certaines visent à décloisonner les activités financières, d’autres à mieux les encadrer. Pour caractériser les bouleversements que connaît le cadre juridique de l’activité bancaire, le rapport Pastre parle ainsi, non pas de déréglementation, mais d’un « vaste mouvement de déréglementation-re-réglementation  » . Néanmoins la tendance dominante demeure la déspécialisation, le décloisonnement des activités financières et des marchés de capitaux.
Jouer aux apprentis-sorciers ?
Le monde a-t-il tant changé, la finance s’est-elle à ce point perfectionnée que l’on puisse ainsi supprimer les (...)

Michel Castel
Chargé de cours à l’université de Paris-VIII.


Taille de l’article complet : 3 885 mots.


 Cet article est disponible en version intégrale dans le DVD-ROM d'archives du Monde diplomatique. 


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