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mardi, 19 janvier 2010

Une sortie de crise à risque pour les banques centrales

En réaction à l'article : "Une sortie de crise à risque pour les banques centrales "

 18/01/2010 - Les Echos

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Sommes-nous condamnés à de nouveaux chocs sur l'énergie, les matières premières, certaines devises (avec le carry trade)... cassant bientôt des économies toujours en crise ?

Oui , si les banques centrales ne changent pas leur politique. Pourtant, sans toucher aux taux, tout en maintenant une grande aisance de refinancement, que n’agissent-elles pas de façon ciblée- presque chirurgicale- par une politique de réserves obligatoires non rémunérées et progressives assises sur l’augmentation des prises de risques sur actifs spéculatifs ?
Les réserves obligatoires sont un instrument de politique monétaire inventé par les banques centrales il y a plus de quarante ans. Pourquoi ne pas l'utiliser de façon pro-active ? D'ailleurs, de façon certes limitée la Chine le fait pour peser sur l'offre de crédit de ses banques.

Suite à la cinquantaine de réactions publiées portant pour l'essentiel sur la conjoncture, j'ai formulé le commentaire suivant le 25  janvier :


Tous ces propos et débats sur la conjoncture, le capital versus l'emploi sont intéressants mais répondent-ils à la question qui se pose vraiment aux banques centrales ?
Elle est pourtant clairement posée par l'auteur de l'article "la sortie du dispositif de crise ((par les banques centrales)est périlleuse, elle peut ébranler les marchés et casser la reprise économique, si l'on agit trop tôt, trop vite. A l'inverse, en tardant, des bulles financières et pressions inflationnistes vont émerger".
J'ai essayé d'y répondre en proposant l'institution de réserves obligatoires progressives et non rémunérées ciblées sur les actifs spéculatifs dans la ligne de "Revoir le rôle des Banques centrales " de D.Plihon et M.Castel dans le N° 94 -juin 2009- de la Revue d'Economie Financière.
Quelles sont vos analyses, vos propositions ? Les enjeux méritent qu'on y réfléchisse tous.

mercredi, 16 septembre 2009

Haro sur les dividendes

"Haro sur les dividendes"

Les Echos [16/09/2009]- Philippe Escande

Faut-il interdire aux banques les dividendes comme le suggérait hier Nicolas Sarkozy ? La question est légitime. Quand l'Etat, c'est-à-dire chacun de nous, prête plus de 20 milliards aux banques, ce n'est pas forcément pour voir cet argent aboutir dans les poches des patrons ou des actionnaires.



En réaction à l'article


Soit une entreprise viable mais touchée par la crise actuelle qui saisit une Commission Ricol en déclarant vouloir distribuer des dividendes ! Son dossier serait immédiatement rejeté.

Que cette même entreprise - quelle soit bancaire ou non -doive envisager une distribution de dividendes de 30 à 40 % du résultat - comme si de rien n'était- parce qu'elle est cotée alors qu'elle est soutenue dans son refinancement voire ses fonds propres par la collectivité fait problème.
Pour les entreprises cotées ce devoir d'actionnaire n'est plus de saison! Ne plus distribuer de dividendes une année obèrerait leur futur. Pourtant la contrepartie du profit doit être le devoir d’actionnaire. Ceux des pme le vivent; les investisseurs institutionnels le refusent!
Alors à quand des déclarations du G.20,du FMI, des Autorités de marché et autres Forum de Stabilité pour rappeler ces principes? Après leur silence sur les ROE excessifs ils doivent rappeler ce principe premier du capitalisme non étatique.

mardi, 18 août 2009

"le G20 a manqué sa cible"

André Orléan : "le G20 a manqué sa cible"
La Tribune.fr - 18/08/2009

Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin de l'actualité sur sa vision de l'après-crise.

Aujourd'hui, pour  André Orléan, un monde nouveau suppose une remise en cause radicale de la finance de marché, l'abandon de la recherche du rendement maximal et des sociétés moins inégalitaires.


 Mon commentaire :

 Je partage complètement les avis de ceux qui saluent la pertinence de l'analyse et partagent les doutes d'André Orléan sur la médication prônée par le G.20.
 Je ne le suis pas complètement par contre sur l'idée d'un retour au cloisonnement des acteurs de la finance.

. L'auteur préconise, comme plusieurs économistes, un retour notamment au Glass Steagall act(loi qui a séparé banques commerciales des banques d'investissement aux USA en 1933) J e n'y crois pas pour deux raison : 1- depuis 15 ans les banques commerciales classiques -même les mutualistes- ont énormément développé les activités de marché et 2- depuis la crise presque toutes les banques d'investissement sont passées sous le contrôle des banques commerciales. Le ver est donc bien dans le fruit !!•
Ce qui amplifie formidablement la spéculation et la course au rendement des fonds propres est le recours au compte propre par les intermédiaires financiers bancaires ou non bancaires. Ce qu'il faudrait proposer c'est que le G.20 prenne une position de principe pour limiter progressivement le poids du compte propre dans le chiffre d'affaires et les risques pris par ces professionnels, surtout quand ils sont soumis à une réglementation prudentielle. Utile pour équilibrer les marchés entre acheteurs et vendeurs de risques de crédit, de taux, de change, le compte propre est devenu totalement déconnecté du réel et a permis et permet toujours en pleine crise d'extérioriser des résultats (et des bonus !) mirifiques par le département BFI (banques de financement et d'investissement) des banques , sauf en cas de crise des marchés bien entendu... mais là, les Etats sont là pour les renflouer ...

 • Il faudrait aussi que le G.20 préconise la limitation du volume de ce qui peut être titrisé (crédits rendus négociables) : en la matière il s'agirait de ne permettre la titrisation que des dernières années d'un crédit (3 à 5ans) pour responsabiliser fortement le prêteur (les 5% des crédits devant être conservés envisagés par les régulateurs sont une douce plaisanterie) et ne mettre ainsi sur le marché que des produits à des horizons gérables par les marchés (3 à 5 ans par exemple). C'est bien le rôle en effet des professionnels du risque que d'apporter leur puissance financière et leur expertise pour allouer au mieux les financements, pour gérer les risques de défaillance des emprunteurs, le risque de taux et/ou de change, pour lesquels les agents non financiers sont généralement démunis. Ce n'est plus le leur que d'introduire sciemment des risques additionnels qui devront être socialisés s'ils tournent mal ...sauf à provoquer un effondrement des économies.

samedi, 8 août 2009

On incite les traders à prendre des risques

Marianne
interview par Alexandra Combe

08 Août 2009

http://http://www.marianne2.fr/On-incite-les-traders-a-prendre-des-risques_a181735.html?com#comm...




Les bonus de la BNP polarisent l'attention. Et les réactions fusent. Alexandra Combe en a cueilli quelques unes au passage.

 Voici celle de Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM). Pour elle le problème du capitalisme se pose au niveau mondial. Les interventions du gouvernement ne servent à rien. La prochaine échéance, c'est le G20.


extrait : "Faut-il une intervention du gouvernement pour mettre fin à ce genre de pratiques de la part des banques ?
Ce ne serait pas efficace. Le problème se pose au niveau mondial et ne peut trouver de solution que dans une régulation mondiale adaptée. C’est de la compétence du prochain G20. "


18. Posté par Michel Castel le 08/08/2009

Je partage complètement l'analyse de Colette Neuville.

Plus que les bonus en soi, ce sont les activités de marchés qui, par le développement considérable des prises de position pour compte propre par les banques notamment, multiplient par10, voire davantage (avec les produits dérivés), les transactions entre financiers réalisées à partir d' un seul financement initial. Elles permettent de réaliser des marges ou des plus-values instantanées aussi colossales... alors que cela optimise très peu le financement des économies et la gestion des risques. Elles permettent des rentabilités (et des bonus au passage) beaucoup plus élevées que celles réalisées par la banque classique qui collecte des dépôts et accorde des crédits.

il serait indispensable que le G.2O énonce le principe de réduire progressivement l'importance des opérations pour compte propre. Utiles pour équilibrer les positions des agents économiques acheteurs et vendeurs de risques, ces opérations pour compte propre devraient toutefois être plafonnées par rapport au niveau des fonds propres et ce indépendamment du respect des ratios prudentiels existants.Plus que la titrisation souvent accusée d'avoir déclenché la crise, c'est le compte propre qui en a été l'amplificateur et qui demeure le principal risque pour la robustesse du système financier et le principal frein pour un meilleur équilibre entre le marché des capitaux et le crédit..


53. Posté par Michel Castel le 10/08/2009



suite aux commentaires 51 et 52 :

Vous préconisez comme plusieurs économistes un retour au Glass Steagle act (loi qui a séparé banques commerciales des banques d'investissement -c'est à dire banque de marché en 1933)

.J e n'y crois pas pour deux raisons :

 1- depuis 15 ans les banques commerciales classiques -même les mutualistes- ont énormément développé les activités de marché et
2- depuis la crise presque toutes les banques d'investissement sont passées sous le contrôle des banques commerciales. Le ver est donc bien dans le fruit !!

Aussi je propose que le G.20 prenne une position de principe pour limiter progressivement le poids du compte propre.
Certes cela ne suffira pas à stopper la spéculation, mais le compte propre (cf 18) est devenu considérable dans la stratégie et les résultats mirifiques des BFI (banques de financement et d'investissement) des grandes banques - sauf en cas de crise bien entendu... mais là les Etats sont là pour renflouer ...

Il faudrait aussi limiter le volume de ce qui peut être titrisé (crédits rendus négociables) : en la matière il s'agirait de ne permettre la titrisation que des dernières années d'un crédit (3 à 5ans) pour responsabiliser fortement le prêteur (les 5% prévus sont de la rigolade) et ne mettre ainsi sur le marché que des produits à des horizons gérables par les marchés.

Ainsi limiter très fortement le compte propre ne supprimera pas les risques de marché c'est vrai ni de tarir les bonus. Mais ces risques et bonus me gênent beaucoup moins, ils sont la contrepartie utile voire nécessaire de risques générés par des opérations réalisées avec des clients finaux (entreprises, ménages, états, collectivités locales).

C'est bien le rôle en effet des professionnels du risque que d'apporter leur puissance financière et leur expertise pour gérer les risques de défaillance des emprunteurs, le risque de taux et/ou de change, pour lesquels les agents non financiers sont généralement démunis.










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