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Mot-clé - Marchéisation

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lundi, 24 septembre 2018

La dette est trop élevée à l'échelle mondiale, selon la banque des banques centrales

La Tribune article de  Delphine Cuny  |  24/09/2018



 

Dans son état des lieux des marchés financiers, la Banque des règlements internationaux (BRI) s'inquiète des valorisations excessives des marchés et des conditions de crédit trop souples. L'ensemble de la dette, privée et publique, est maintenant "considérablement plus élevée qu'avant la crise" et les prêts à risque sont en plein essor."  


mon commentaire :

A ce tableau inquiétant- auquel on pourrait ajouter entre autres les massifs rachats d'actions pour profiter des taux voisins de zéro, voire négatifs-  il ne faut pas oublier que ces dettes privées et publiques sont de plus en plus sous forme de produits négociables sur les marchés, c'est-à-dire  négociables en temps réel, de façon mondialisée, susceptibles d'énormes baisses instantanées de cours. Baisses qui influencent même indirectement l'appréciation implicite des crédits restés dans les portefeuilles bancaires.   Les techniques de couverture deviennent alors inopérantes, la défiance se généralise et la liquidité  s'évanouit sur les marchés comme entre les banques. Et les fonds propres des banques - surtout  des plus grandes très mondialisées- pourtant bien renforcés depuis le crise de 2007/2008 peuvent ne pas suffire pour rassurer leurs contreparties et les faire échapper à la tourmente. Ce sont alors les économies qui en subissent les conséquences.

vendredi, 21 décembre 2012

2,5 milliard d'euros, un record pour les émissions obligataires des collectivités locales

La Tribune du 20/12/2012

En 2012, les collectivités locales françaises ont levé 2,5 milliards d'euros sur le marché obligataire. Un montant trois fois supérieur à celui de 2011, et qui constitue un record historique.

mon commentaire :

On verra ce qu'il en coûtera aux collectivités territoriales et autres organismes publics quand les marchés se mettront à douter de leur signature. Les crédits bancaires classiques (càd non toxiques) n'immunisent pas de toute difficulté mais avec eux on peut au moins renégocier calmement avec les prêteurs, les banques,  qui vous connaissent et sont engagés avec vous, alors que les marchés roulent les financements de porteurs en porteurs  qui n'ont rien à faire de votre situation. Et en cas d'alerte, c'est en temps réel qu'ils veulent s'alléger de leurs créances dont la valeur diminue d'autant plus et d'autant plus vite que le processus s'est enclenché sur les marchés.

On introduit une volatilité et un court-termisme qui coûteront  très cher, et forcément au plus mauvais moment, à ces emprunteurs et à leurs contribuables.
On n'a pas compris encore ce qui s'est passé pour les Etats en se mettant ainsi dans la main des marchés !! 
  

mercredi, 4 juillet 2012

Les limites du sur-mesure

Editorial des Echos du 04/07/2012 par François Vidal

Les dirigeants de société le vivent au quotidien, les chiffres du financement au premier semestre 2012 en attestent : le crédit aux entreprises est entré dans l'ère du sur mesure. La part du financement obligataire, c'est-à-dire celle assurée par les marchés, s'y développe rapidement aux dépens du crédit bancaire. En clair, le banquier cède progressivement sa place aux investisseurs.

mon commentaire :

D’accord avec l’analyse des risques, pas d’accord avec la conclusion. Ce n’est pas parce que le crédit bancaire se fait difficile qu’il faut promouvoir les marchés !

Quand tout sera marchéïsé, on aura :

-plus de volatilité et d’ampleur dans les chocs financiers et économiques,

- des épargnants qui supporteront directement les risques de défaillance et les risques de taux et de change,

- des banques centrales obligées d’intervenir, y compris sur les marchés, et ce beaucoup plus encore qu’aujourd’hui en cas de crise.

Le crédit n’est pas sans défaut, la marchéïsation non plus. Celle-ci anesthésie longtemps acteurs et observateurs …jusqu’à leur réveil. Et là, c’est une déferlante ingérable.

Regardons un exemple qui pourtant ne touchait qu'un pays. En Août 1982, le Mexique n'a plus pu payer les intérêts de ses crédits bancaires, on a eu le temps de faire avec les banques et le FMI un plan de redressement. A nouveau en crise en 1094, la BRI a dû mettre 50 Mds de dollars sur la table en 24 h pour sauver de l'effondrement complet les obligations mexicaines.

vendredi, 18 mai 2012

L'Europe a besoin de davantage de crédit non bancaire

Le Cercle- Les Echos du 18/05/2012 par Nicolas Véron

La majorité des responsables publics français et européens continuent de considérer la finance à travers le prisme des banques traditionnelles, mais ils devraient impérativement élargir leur horizon.

commentaire :

Ce n’est pas parce que le crédit bancaire se fait difficile qu’il faut promouvoir les circuits de financement non bancaires !

Quand on aura marchéïsé très fortement les financements on aura :


-plus de volatilité et d’ampleur encore dans les chocs économiques et financiers – le modèle américain a ses limites en cas de généralisation,
- une très forte démutualisation des signatures des emprunteurs. Les PME et TPE qui n’ ont pas accès au marché dépendront de banques asséchées des bonnes signatures,
- une déformation des circuits de l’épargne au profit de produits de marché. Les épargnants supporteront directement les risques de défaillance et les risque de taux alors que l’épargne intermédiée bénéficie de la protection du nominal. Les effets de richesse seront redoutables.
- des banques centrales obligées d’intervenir sur les marchés dans des proportions encore beaucoup plus grande qu’aujourd’hui par des achats fermes avec des risques de monétisation considérables.


Le canal du crédit n’est pas sans défaut mais celui de la marchéïsation non plus. A égalité pour l’analyse du risque microéconomique. la maitrise du risque macro-économique est moindre quand les marchés assurent l’essentiel des financements et des risques. L’atomisation des risques, leur couverture et le succès apparemment durable anesthésient longtemps les acteurs et les observateurs …jusqu’au moment de leur réveil. Et là, c’est une déferlante face à laquelle on ne sait pas faire face.
Un petit exemple alors même que cela ne touchait qu’un seul pays. En Août 1982 le Mexique endetté de 100 milliards de dollars sous de crédits ne pouvait plus payer. Après plusieurs mois de négociation avec les banques et le FMI un plan de redressement a été établi. En 1994, à nouveau en grande difficulté, la BRI a dû mettre 50 milliards sur la table en 24 h pour sauver de l'effondrement complet les obligations mexicaines ! Même gravité des problèmes: délais extraordinairement différents.

                                                                                         **

Ci-après un bref commentaire suite à l'article " Le financement de l'économie en danger "signé par Philippe Brassac- Jean-Louis Fort et Olivier Pastré dans Le Cercle - Les Echos du 22 mai 2012   http://www.lesechos.fr/0202062844751.htm


Je partage complètement cette analyse. Elle peut me semble t-il être prolongée par les deux commentaires que j'ai fait à propos de l'article du 18 mai dernier de Nicolas Véron intitulé :
" L'Europe a besoin de davantage de crédit non bancaire" .

Lien proposé : le Cercle - les Echos

lundi, 26 décembre 2011

Le privilège exorbitant conféré par la France à 4 agences de notation

Le Cercle-Les Echos -23/12/2011 | Dominique Doise

Nous nous plaignons de la tyrannie des agences de notation. La France leur a, pourtant octroyé, sans contreparties apparentes, d’insensés privilèges qu’il faut supprimer sans tarder.

mon commentaire :

Dominique Doise, très heureusement,  montre par un exemple concret l’importance qu’il y a à mener des analyses détaillées de la réalité.

En effet, il y a les grands discours et derrière ceux-ci la réalité, à savoir bien souvent des décisions techniques prises sans recul, en sacrifiant aux modes, et qu’il est bien difficile de modifier une fois qu’on les a prises… alors que dans le même temps on crie plus fort qu’avant  son indignation ! A droite comme à gauche d’ailleurs.

Si les experts, là où ils sont, faisaient connaitre de telles contradictions, peut-être que les opinions dites éclairées le seraient vraiment et que l’opinion publique en général en aurait quelques échos pour le plus grand bien du pilotage de la chose publique.   

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