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mardi, 1 juin 2010

Retour sur la titrisation


Le Cercle-  Les Echos-
publié le 31/05/2010   par Mory Doré

Mise en perspective des avantages et des inconvénients de ce que l'on appelle la titrisation

mon commentaire :


Votre présentation analyse bien les avantages et les inconvénients de la titrisation telle qu'elle a été pratiquée et qu'elle continue à l'être. Elle montre que cet instrument utile en temps  calme sur les marchés ou dans les économies réelles peut devenir extrêmement dangereux en période de fortes turbulences sur les terrains précités, sans même évoquer des inquiétudes de type politique vis-à-vis d'un grand pays ou d'une zone géographique.


S'il est  tout à fait souhaitable que la titrisation joue un rôle significatif, il est essentiel que la révision de Bâle 2 en la matière prenne bien un compte et suffisamment les risques qu'elle laisse aux cédants, aux refinanceurs (problème de liquidité, de risque commercial ou d'image mais aussi souvent de valorisation tant les banques se trouvent être aussi globalement parmi les principaux porteurs de ces créances cédées, ou de  risques qu'elles comportent par le biais de prises de positions sur des dérivés de crédit).
Il importe aussi que les stress tests qui peuvent être demandés par les autorités prudentielles des banques et des assurances  incorporent bien les effets de richesse, voire de liquidité, que toute dévalorisation forte - et on a vu ce que cela pouvait vouloir dire- peut avoir sur le comportement des entreprises et des ménages. Ce point sera de plus en plus crucial dans la mesure où  la titrisation n' a pas pour vocation à laisser finalement l'essentiel du risque au sein de la sphère financière mais à largement l'extourner aux agents économiques finaux par ailleurs de plus en plus demandeurs de titres. La crise de 2007/2009 ne lui en a pas laissé le temps, mais à moyen terme  cette tendance devrait prévaloir, surtout si les contraintes prudentielles mordent de plus en plus et sur un cercle élargi d'intermédiaires.
Pour trouver un bon équilibre entre ce qu'il est bon de titriser et ce qui devrait rester dans le bilan des banques , il paraitrait judicieux de ne permettre de titriser que les crédits dont la durée de vie résiduelle ou la durée totale ne dépasse pas quelques années. Autant le marché peut être efficace pour gérer des créances (en fait des crédits pour l'essentiel) et donc pour alléger les bilans bancaires lorsqu'elles ont 3 à 5 ans d'échéance, autant cela devient une véritable gageure pour des crédits à 10- 15 -20 ans ou plus ... surtout avec une valorisation valeur de marché - incontournable- qui hypertrophie les conséquences du moment pour des crédits qui peuvent courir sur plusieurs cycles économiques, pendant une vie professionnelle, une ou deux révolutions techniques. .. Pour ces financements très longs  on n'a rien fait de mieux que la mutualisation des risques par les banques.


Un dispositif transitoire serait à trouver pour que ces mesures de prudence ne nuisent pas à la production de crédits nécessaire à la sortie de crise. Les 5 % des crédits titrisés à conserver que les autorités viennent de préconiser et qui sont dérisoires en longue période, peuvent jouer ce rôle. Mais ce pourcentage - variante de la durée restant à courir évoquée précédemment- n'aura de sens que si progressivement il monte pour avoisiner  20 à 25 % deux ou trois  ans après la sortie de crise.      

v

mardi, 16 décembre 2008

la machine à bulles

En réaction à cet article "la machine à bulles"

Les Echos 16 /12/2008

|http://www.lesechos.fr/info/analyses/4809338-la-machine-a-bulles.htm|fr]

Le déficit extérieur US remonte aux années 60. Les déséquilibres entre grandes zones économiques ne sont ni nouveaux ni près de se tarir. L'ampleur de la crise actuelle vient de la transformation de crédits en produits de marché négociés en temps réel- forcément en mark to market- avec dilution et prolifération de risques repackagés et supports d'opérations à effet de levier; faites pour compte propre ou compte de tiers par ceux qui avaient sorti ces risques de leur bilan -les banques- et tous les gestionnaires d'épargne ou de contrats collectifs. Les risques sont partout, mal identifiables et d'une ampleur telle que toutes les signatures deviennent suspectes. Cela rappelle les crises mexicaines. En août 82, la dette (100 Mds $) était bancaire: le FMI a eu du temps pour élaborer un plan de redressement avec contribution des banques. En 94/95, la dette, cette fois largement obligataire, a obligé la BRI à mobiliser 50 Mds en 24 h pour éviter un effondrement! Une illustration des effets de la marchéisation

lundi, 30 juin 2008

Redéfinir la place des marchés financiers et des banques


Article dans le numéro Hors série "Crise financière : analyses et propositions";  numéro réalisé conjointement par la Revue Risques et la Revue d'Economie Financière.
Juin 2008
(accès réservé aux abonnés de la REF)

 Résumé :


Depuis la crise financière qui a éclaté au cours de l’été 2007, il est de bon ton de dire qu’il n’y a pas de capitalisme sans crises financières et que, si celles-ci s’accélèrent, c’est le prix à payer pour maintenir le financement de la croissance.

Tout devrait être fait pour que les déséquilibres économiques – effectivement incontournables – soient contenus, autant que faire se peut, pour éviter des crises systémiques à conséquences régionales, voire mondiales, plus ou moins catastrophiques.
Cela ne passe pas par des incantations ni des discours sommaires, mais par des analyses de fond des mécanismes et circuits financiers récents en oeuvre, ainsi que par l’examen du cadre institutionnel et réglementaire en place, avec pour objectif le renforcement de la robustesse du financement des économies.