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mercredi, 4 mars 2015

Subprimes, saison 2

Les Echos du 04/03/2015- Chronique  Edouard Tetreau / Associé-gérant de Mediafin |


Commentaire :

1- "L'argent déborde de partout: depuis le robinet de la Réserve Fédérale  et ses

 3 700 Mds de dollars de "quantitative easing" (..).

2- "Chacun d'expliquer que le risque financier avait disparu puisqu'on avait trouvé la martingale pour le diffuser partout de façon indolore" .

L'analyse d'E. Tétreau  ne peut que conduire à son diagnostic très inquiétant même si l'horizon peut être plus long d'un ou deux ans.

Financer aussi puissamment  et surtout  à l'aveugle les économies comme le font la Fed, la Banque du Japon, du Royaume-Uni et comme commence à le faire la BCE ne peut qu'accroître les effets de levier et la spéculation sur toutes sortes d'actifs mobiliers et immobiliers. L'emballement aura une fin et on n'aura plus cette fois les moyens de la juguler comme il l'écrit très justement.

D'urgence il faut que les banques centrales ciblent mieux les refinancements et rachats qu'elles font et/ou,plus ponctuellement, édictent quand nécessaire des règles empêchant les dérives constatées (taux d'effort trop élevé, prêt plus longs que la durée de vie des biens...). Il faut aussi que toutes les autorités arrêtent d'urgence de pousser à des financements de marché qui diffusent les risques auprès d'acteurs financiers n'ayant pratiquement pas de dispositifs prudentiels à respecter et  qui renvoient le risque (accru par la volatilité et le temps réel) sur les entreprises et les ménages qui ne sont pas armés pour les gérer.


lundi, 27 août 2012

DEXIA doit renflouer sa filiale, la BIL.

LE CERCLE -Les Echos - le 27/08/2012.

Résumé - La question des droits et devoirs des actionnaires – et tout particulièrement celle de leurs devoirs en matière de soutien financier- est très peu étudiée et encore moins discutée. C’est pourtant une question cruciale. Elle est le pendant naturel de la « création de valeur pour l’actionnaire » tellement prégnante depuis une quinzaine d’années dans tous les pays de l’OCDE.


  
Avant d’être cédée, la BIL  Banque Internationale à Luxembourg), filiale du groupe bancaire franco-belge, doit être refinancée. Une déconvenue supplémentaire pour Dexia  commente Les Echos du 27/08/2012 sous le titre «  Nouveaux déboires pour la banque franco-belge Dexia ». 


Cette déconvenue comme il est écrit, et c’est un euphémisme, suscite au moins deux observations au titre des droits et devoirs des actionnaires.


La première, c’est que le sacro-saint principe de l’actionnaire (d’une société anonyme)  engagé qu’à la hauteur de sa mise est ici plus que battu en brèche. Et par qui ? Non pas  par d’affreux interventionnistes ou gauchistes mais par un fonds d’investissement (qatari en l’occurrence) pour une opération purement de type capitaliste de reprise. Ledit fond a bien voulu acheter cette banque mais à condition que le vendeur restaure sa surface financière à la hauteur voulue par la réglementation bancaire. A lui tous les profits futurs, aux anciens actionnaires et, dans le cas précis aux contribuables français et belges,d’éponger tout le poids du passé ! Bien joué l’acquéreur !   


La seconde, c’est que la filialisation des activités bancaires actuellement tellement réclamée par le plus grand nombre- séparant banque classique et banque de marché- n’empêchera pas de faire jouer l’appel au renflouement de la  branche  en difficulté par le groupe, ne serait-ce que pour trouver un acheteur comme on le voit ici. C’est l’illustration de ce que j’ai écrit dans un commentaire de l'interview de  MARTIN WOLF, membre de la Commission VICKERS, « Pourquoi l’argent public devrait-il financer la banque d’investissement ? ».Les Echos -20/12/2011  . « Filialiser les activités de marché ne changerait rien à l'analyse que feraient les marchés d’un groupe bancaire comportant ces deux types d’activités puisqu'on reste avec un même actionnariat. Seul un actionnariat profondément différent pour chacune des parties après scission de la banque initiale serait une vraie protection. Or c’est une déconstruction largement improbable ».
En fait, le devoir d’actionnaire ne s’arrête pas, contrairement à la vulgate,  à la mise initiale de fonds. Participer à une augmentation de capital pour passer une forte tourmente (et non pour faire de l’acharnement thérapeutique) a été un principe souvent appliqué dans tout l’histoire de la vie des affaires  et ce souvent pour le  plus grand bien à moyen terme de l’entreprise et de ses actionnaires. « Qui devra payer pour les banques systémiques » .Le Cercle- Les Echos - le 22/09/2011


Pour ce qui concerne plus spécifiquement les banques, il n’est pas inutile de rappeler qu’en France, l’article 52 de  la loi bancaire  du 24 janvier 1984, devenu l’article L.511-42 du code monétaire prévoit que : « Lorsqu'il apparaît que la situation d'un établissement de crédit le justifie, le gouverneur de la Banque de France, président de l'Autorité de contrôle prudentiel, invite, après avoir, sauf en cas d'urgence, pris l'avis de l'Autorité de contrôle prudentiel, les actionnaires ou les sociétaires de cet établissement à fournir à celui-ci le soutien qui lui est nécessaire ».
On précisera toutefois les limites de l'appel par les autorités bancaires au devoir des actionnaires,  car, jusque là, il n'a  joué que pour les petites banques en difficulté. Il est vrai que la question est autrement plus ardue quand l’entité défaillante est une grande banque cotée, dont l’actionnariat est  très dispersé et/ou les principaux détenteurs sont des investisseurs institutionnels nationaux ou étrangers.


Cette disposition serait-elle néanmoins une exception française de plus ? Non. Depuis la publication en  septembre 1997 par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire des 25 principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace, le  3ème de ces 25 principes en reprend la philosophie.  Et tout dernièrement, le projet d'Union bancaire européenne reprend également le principe d’un rôle exorbitant du droit commun des autorités bancaires dont les moyens d’action se rapprocheraient de ceux dont dispose déjà le FDIC aux USA.
                                                                                    *
La question des droits et devoirs des actionnaires – et tout particulièrement celle de ses devoirs en matière de soutien financier- est très peu étudiée et encore moins discutée. C’est pourtant une question cruciale ;  le pendant naturel de la « création de valeur pour l’actionnaire » tellement prégnante depuis une quinzaine d’années dans tous les pays de l’OCDE.

lundi, 20 février 2012

Six engagements en matière financière



 Article rédigé par Gérard Béduneau, Michel Castel, Bruno Gizard et Hubert de Vauplane .


et publié dans  le "Rapport Moral sur l'Argent dans le Monde", édition 2011-2012

            La lutte contre la criminalité et les délits financiers
         Grands enjeux de la crise financière 

      Télécharger l'article 

                                                                       ***
Les auteurs relèvent que l’application des règles prudentielles et de la réglementation en matière de déontologie financière ne suffit pas aujourd’hui pour mettre la finance au service du « bien commun ».
Ils appellent ainsi, dans une sorte de manifeste, tous les professionnels de la finance, à titre individuel et collectif, à respecter dans leur activité professionnelle un certain nombre de principes éthiques de portée générale.

Assortis de pistes de mesures concrètes pour leur application, ils proposent six principes proscrivant notamment la mise sur le marché de produits sans utilité sociale avérée, ou de produits que l’établissement vendeur n’achèterait pas lui-même, ou encore la vente de produits à un prix différent de celui auquel l’établissement serait prêt à les racheter. Dans le même esprit, le financier s’interdirait de faire usage de produits ou de techniques dont il ne serait pas en mesure de maîtriser les effets, d’exploiter la faille réglementaire qu’il aurait perçue, ou encore de réaliser à l’étranger des opérations que ne permet pas la législation de son pays.


Parmi les pistes de mesures concrètes, on citera :


Pour les professionnels :


-    l’exigence d’un surcroit de fonds propres ou d’un contrat d’assurance pour tous les opérateurs pratiquant le trading de haute fréquence ;
-    l’obligation de conserver une part significative des risques (20 %) aux établissements titrisant leurs crédits ;
-    la production d’une annexe aux rapports annuels indiquant que les établissements concernés ont bien effectué les diligences nécessaires pour respecter le principe de ne pas réaliser d’opération(s) à l’étranger que ne leur permettrait pas la législation de leur pays ou, à tout le moins, les normes de l’OCDE.

Pour les régulateurs :

 L’obligation morale d’appliquer le principe de précaution aux termes duquel les acteurs financiers ne devraient pouvoir recourir à grande échelle à de nouveaux produits ou techniques qu’après qu‘elles en aient mesuré l’impact possible et édicté les dispositions juridiques, comptables, fiscales et prudentielles appropriées.


 

samedi, 5 novembre 2011

Les 29 établissements classés comme systémiques

Les Echos - le 4/ 11/ 2011 


Le conseil de stabilité financière a publié, vendredi 4 novembre, la liste de 29 banques considérées comme systémiques et qui devront à ce titre obéir à des règles de capital plus contraignantes.


mon commentaire :


Maintenant que la liste des banques systémiques est arrêtée, au-delà de leur régime prudentiel, il n’est peut-être pas inutile de s’interroger par avance sur les conditions de leur sauvetage car l’une ou l’autre, voire plusieurs au même moment, peuvent connaître de très graves difficultés un jour où l’autre.

     Alors se posera la question :  « Qui devra payer pour les banques systémiques ? »

Le lien ci-après présente mon analyse faite le 22 septembre dernier :


Lien proposé : le Cercle Les Echos

(http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221137948/devra-payer-banques-system)

mercredi, 1 décembre 2010

Intermédiation bancaire et marchés : à la recherche de nouveaux repères

Article paru dans le Rapport moral sur l'argent dans le monde 2010

Rapport publié par l'Association d'Economie Financière

Synthèse :

Depuis le début des années 80,  le financement des économies par un recours accru aux opérations de marché  a été privilégié dans tous les pays de l’OCDE. Pendant longtemps, aux dires de responsables et d’experts, ce choix aurait permis une croissance économique mondiale exceptionnelle. Depuis la crise est passée.
De nombreux prosélytes, après avoir œuvré  à ce basculement du crédit vers les marchés, en sont parfois venus à dire maintenant que la titrisation, les CDS, les activités pour compte propre…  n’auraient pas dû être autant encouragés. Dans le même temps, notamment sous l’impulsion du G.20, un nouveau cadre institutionnel (loi Dodd-Frank aux USA, nouvelles autorités de surveillance dans l’U.E) et prudentiel (Bâle II devenant Bâle III) se dessinent pour renforcer la robustesse des systèmes financiers. L’auteur, pour le regretter, constate néanmoins que leur contenu n’empêchera pas le processus de désintermédiation de s’accélérer en Europe pour tendre vers le « modèle » américain qui ne sera pas fondamentalement changé après la mise en force de ladite loi.


L’intermédiation bancaire, même si elle commet des erreurs, n’ajoute pas la volatilité et l’instantanéité des marchés aux risques intrinsèques à tout financement. Ce point est essentiel pour limiter les risques systémiques. Aussi propose t-il quelques grands principes sur lesquels la régulation devrait s’inscrire pour trouver un bon équilibre entre intermédiation et marchés:
- ne pas favoriser réglementairement la sortie des risques des bilans bancaires,

- limiter la titrisation à la partie des crédits dont la durée restant à courir est compatible avec des horizons de marchés profonds et liquides, 

- favoriser une offre de produits d’épargne bancaires performants plutôt qu’orienter l’épargne vers des produits négociables.

- … 

                    Deux annexes présentent une analyse critique des taux d’intermédiation comparés Europe/ France/ Etats-Unis utilisés, montrant notamment que le discours convenu selon lequel l’intermédiation bancaire est inférieur au quart des financements aux Etats-Unis et près des trois quart en Europe est un discours  simplificateur et plus que discutable.
  

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