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mercredi, 19 décembre 2012

Les brevets Alcatel et les impasses de la finance française

Chronique dans les Echos du 19/12/2012 d'Edouard Tétreau

La mise en gage des brevets d'Alcatel pour obtenir une ligne de crédit éclaire les défaillances du système bancaire français. Seule la puissance publique, avec ses moyens dérisoires, vient au secours des intérêts stratégiques.

mon commentaire :

Edouard Tétreau a écrit :

" (...) Tout ceci n'a pas beaucoup ému les institutions financières privées françaises. On a beau chercher : pas une banque, pas le moindre fonds de compagnie d'assurances n'a été en mesure d'accompagner cette entreprise et de sécuriser ses actifs, stratégiques à plusieurs titres, à un prix reflétant leur valeur. "

Ce constat , s'il est vrai, est accablant. Comment cela est-il possible avec plusieurs grandes banques françaises qui sont classées parmi les trente banques systémiques de par le monde ?

Il serait temps en effet que notre pays, mais aussi l'Union Européenne comme le dit l'auteur, trouvent les incitations et d'éventuelles contraintes pour que les banques et les assureurs ne laissent pas les pouvoirs publics se retrouver presque systématiquement devoir jouer les pompiers pour soutenir un tissu industriel viable et parfois stratégique pour l'emploi et la compétitivité de nos pays.

samedi, 5 novembre 2011

Les 29 établissements classés comme systémiques

Les Echos - le 4/ 11/ 2011 


Le conseil de stabilité financière a publié, vendredi 4 novembre, la liste de 29 banques considérées comme systémiques et qui devront à ce titre obéir à des règles de capital plus contraignantes.


mon commentaire :


Maintenant que la liste des banques systémiques est arrêtée, au-delà de leur régime prudentiel, il n’est peut-être pas inutile de s’interroger par avance sur les conditions de leur sauvetage car l’une ou l’autre, voire plusieurs au même moment, peuvent connaître de très graves difficultés un jour où l’autre.

     Alors se posera la question :  « Qui devra payer pour les banques systémiques ? »

Le lien ci-après présente mon analyse faite le 22 septembre dernier :


Lien proposé : le Cercle Les Echos

(http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221137948/devra-payer-banques-system)

jeudi, 20 octobre 2011

Les banques US face à la Grèce, une exposition gérable

L' Echo- 19 octobre 2011

   

Les grandes banques américaines ont profité de la publication de leurs résultats pour annoncer leur exposition à l'Europe, et plus particulièrement la Grèce, qu'elles assurent gérable.

mon commentaire :

Les banques américaines ont des créances sur les Etats de l'Union Européenne mais disent s'être très largement couvertes. On ne peut pas imaginer que leurs contreparties soient des banques européennes... Celles-ci ont dû également se couvrir ou alors elles ne vivent pas sur la même planète.

Alors qui sont les contreparties? Ou est passé le mistigri ? Qui joue des prises de position spéculatives pour amplifier les possibilités de gains et qui a vraiment pris ces risques pour de bon en espérant que les contribuables paieront ? Pourvu que derrière eux ce ne soit pas en partie des produits d'épargne détenus par des ménages et gérés par des institutionnels qui les portent. Sinon ces gestionnaires leur révéleront le résultat dans quelques mois au vu des chiffres de fin d'année. S'ils y gagnent en rémunération c'est eux comme contribuables qui auront payé ce surplus ! S'ils perdent parce que les couvertures vendues seront actionnées, ils paieront deux fois, et comme épargnants et comme citoyens car leurs économies seront durement touchées.

vendredi, 14 octobre 2011

Bruxelles se déclare prêt à prendre le risque d'un ralentissement du crédit

Les Echos- le 14/10/2011 d'après Anne Bauer à Bruxelles

mon commentaire :

« A Bruxelles après avoir longtemps hésité, conscient qu'un gros effort de capitalisation peut peser sur l'offre de crédit mais qu'il faut désormais tout faire pour restaurer la confiance des investisseurs le plus vite possible… »
Ce choix sans autre forme de procès est dramatique ; la confiance s’envolera presque aussi vite que les fonds propres seront constitués et il est sûr que l’offre de crédit aux pme sera fortement contrainte.


Il faut absolument cibler l’emploi de ces fonds propres sur le crédit sauf à renforcer un cercle vicieux de sous- activité. C’est pourquoi je propose deux pistes dans mon article du 13/10/2011 du Cercle –Les Echos  « Pour un emploi sélectif des fonds propres ou de garanties publics dans les banques européennes »   http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221138755/emploi-selectif-fonds-prop

jeudi, 13 octobre 2011

Pour un emploi sélectif des fonds propres ou de garanties publics dans les banques européennes

Le Cercle - Les Echos - le 13/10/2011


 résumé :

Les Etats européens ne peuvent pas se contenter de soutenir financièrement les banques sans s'assurer que cela se traduira effectivement par un meilleur accès au crédit des PME. Il faut donc soit obliger les banques à allouer prudentiellement les fonds propres publics à l'octroi de crédits supplémentaires soit couvrir partiellement le surcroît de risque que ces crédits pourraient enclencher.


                                                                                    **

Ainsi la messe est dite : les banques européennes vont devoir renforcer leurs fonds propres. Compte tenu  de l’état de la bourse et de la discrétion des autorités bancaires à demander que ce soit les actionnaires (institutionnels)  privés qui fassent l’essentiel de cet effort,  ce sont les  Etats pourtant déjà surendettés qui devront le faire.


Au moins que cela serve à quelque chose !
En l’état actuel de la donne  économique et financière, un tel renforcement des fonds propres ne changera rien à la réticence de plus en plus grande des banques européennes à ne pas financer les entreprises indépendantes, tout particulièrement les toutes petites et les moyennes, et les professions libérales, à soutenir le capital-risque, à financer les crédits d’équipement,  à l’exportation …  
Or il n’y a pas d’issue  à la crise européenne s’il n’y a pas une offre suffisante de crédit et/ou de garanties des banques pour soutenir de l’activité économique et l’emploi du secteur privé et des entreprises publiques ou para-publiques .


Alors,  plutôt que de laisser les banques disposer librement de l’usage du renforcement de leurs fonds propres et de les voir continuer, presque comme avant, à intervenir sur les marchés, entretenant et la volatilité et les chances de plus-values mais aussi les risques de nouvelles pertes considérables sur ces produits à finalité économique souvent discutable ;  au lieu de les voir pratiquement contraintes à accorder des bonus mirobolants à leurs traders pour ne pas les perdre, pourquoi ne pas les obliger à allouer prudentiellement ce surcroît de fonds propres à l’octroi de crédits additionnels aux entreprises ? Les autorités prudentielles et le Comité de Stabilité financière, chacun dans le champ de ses missions,  en assureraient le contrôle de la  mise en place et une surveillance a posteriori. Les concours aux sociétés cotées et/ou ayant habituellement accès aux marchés de capitaux et donc peu dépendantes du crédit seraient exclues de l’assiette servant à déterminer cette allocation.
D’ailleurs plutôt que des fonds propres publics et le dispositif énoncé ci-dessus, puisque les banques ne manquent pas vraiment de fonds propres et que leurs ratios soient à 7 ou à 9%, dans moins d’un semestre je parie que les marchés recommenceront à émettre des doutes sur la qualité de leurs portefeuilles… et que tout sera à refaire, il serait plus judicieux que les tous les Etats européens  garantissent partiellement les risques additionnels de crédit que leurs banques prendraient sur les entreprises telles que cadrées ci-dessus.
Des risques seraient pris certes mais dans un processus  de création de valeur qui éviterait le cercle vicieux actuel : surendettement, plans de rigueur, stagnation voire récession économiques, surendettement  de moins en moins soutenable  à la sortie, sans parler des risques politiques et sociaux.
Pour éviter les effets d’aubaine il faudrait prendre une référence récente mais passée (fin septembre, par exemple)  des crédits distribués et conservés en bilan (et non couverts par des CDS). Par ailleurs, pour éviter  le risque d’une déresponsabilisation des banques et créer un processus irréversible de maintien à un niveau totale anormal les garanties publiques sur le risque « entreprises » à l’avenir, il ne faudrait pas que cette prise en charge publique du risque sur les crédits additionnels dépasse  60 % ; et ce sur tout l’espace européen, ou à tout le moins sur toute la zone euro.
Bien que répondant sans doute  mieux aux vrais besoins et des banques (pas besoins réels immédiats de fonds propres supplémentaires, pas de dilution des actionnaires par l’intervention en fonds propres des Etats)  et aux vrais besoins des entreprises (un accès au crédit facilité), cette dernière solution n’est pas dans l’air du temps et le discours politique au plus haut niveau s’est déjà prononcé pour les fonds propres.
On ne reviendra pas sur les annonces qui viennent d’être faites. Toutefois peut-on encore espérer qu’au lieu du « tout fonds propres » on en investisse un peu moins  et qu’on mette l’équivalent non investi dans la couverture de risques additionnels de crédits qui seraient effectivement distribués.


Du tout sécuritaire, les fonds propres (qui sont d’ailleurs une fausse sécurité) ne pourront-on pas prendre à peu près les mêmes risques mais en soutenant directement l’octroi de crédits et donc directement le tissu économique et social ? Dans le cas contraire, on se demande pourquoi ce qui s’est déjà passé après les interventions 2008 ne recommencerait pas.