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Mot-clé - devoir des actionnaires

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jeudi, 7 février 2013

Pictet et Lombard Odier mettent fin à plus de deux siècles de tradition suisse

Les Echos du 7/02/2013 - Frédéric Thérin , correspondant à Munich

Les deux banques genevoises abandonnent leur statut de société de personnes.

Commentaire :


Conclure comme le fait le magazine "Bilan" en disant "c'est une révolution culturelle, une ouverture vers un monde transparent, celui du XXI ème siècle " est incroyablement simpliste.
Gageons que si les Goldman Sachs (en 1999) et autres investment bank américaines à la même période étaient restées avec leur statut de partnership et n'étaient pas rentrées en bourse on n'aurait pas eu les dérives que l'on a eues par effet de contagion.

Si le nouveau statut de Pictet et Lombard Odier va leur demander plus de transparence, comme le demande par ailleurs une cotation en bourse, c'est de bien de peu de poids par rapport à l'affranchissement de la responsabilité indéfinie des actionnaires dans la prise de risques. Surtout quand ce changement de statut permet, avec l'argent des autres, de faire des effets de levier comme seule la finance permet de le faire dans le développement des opérations, la prises de risques et l'amplification des bonus et des résultats.


lundi, 27 août 2012

DEXIA doit renflouer sa filiale, la BIL.

LE CERCLE -Les Echos - le 27/08/2012.

Résumé - La question des droits et devoirs des actionnaires – et tout particulièrement celle de leurs devoirs en matière de soutien financier- est très peu étudiée et encore moins discutée. C’est pourtant une question cruciale. Elle est le pendant naturel de la « création de valeur pour l’actionnaire » tellement prégnante depuis une quinzaine d’années dans tous les pays de l’OCDE.


  
Avant d’être cédée, la BIL  Banque Internationale à Luxembourg), filiale du groupe bancaire franco-belge, doit être refinancée. Une déconvenue supplémentaire pour Dexia  commente Les Echos du 27/08/2012 sous le titre «  Nouveaux déboires pour la banque franco-belge Dexia ». 


Cette déconvenue comme il est écrit, et c’est un euphémisme, suscite au moins deux observations au titre des droits et devoirs des actionnaires.


La première, c’est que le sacro-saint principe de l’actionnaire (d’une société anonyme)  engagé qu’à la hauteur de sa mise est ici plus que battu en brèche. Et par qui ? Non pas  par d’affreux interventionnistes ou gauchistes mais par un fonds d’investissement (qatari en l’occurrence) pour une opération purement de type capitaliste de reprise. Ledit fond a bien voulu acheter cette banque mais à condition que le vendeur restaure sa surface financière à la hauteur voulue par la réglementation bancaire. A lui tous les profits futurs, aux anciens actionnaires et, dans le cas précis aux contribuables français et belges,d’éponger tout le poids du passé ! Bien joué l’acquéreur !   


La seconde, c’est que la filialisation des activités bancaires actuellement tellement réclamée par le plus grand nombre- séparant banque classique et banque de marché- n’empêchera pas de faire jouer l’appel au renflouement de la  branche  en difficulté par le groupe, ne serait-ce que pour trouver un acheteur comme on le voit ici. C’est l’illustration de ce que j’ai écrit dans un commentaire de l'interview de  MARTIN WOLF, membre de la Commission VICKERS, « Pourquoi l’argent public devrait-il financer la banque d’investissement ? ».Les Echos -20/12/2011  . « Filialiser les activités de marché ne changerait rien à l'analyse que feraient les marchés d’un groupe bancaire comportant ces deux types d’activités puisqu'on reste avec un même actionnariat. Seul un actionnariat profondément différent pour chacune des parties après scission de la banque initiale serait une vraie protection. Or c’est une déconstruction largement improbable ».
En fait, le devoir d’actionnaire ne s’arrête pas, contrairement à la vulgate,  à la mise initiale de fonds. Participer à une augmentation de capital pour passer une forte tourmente (et non pour faire de l’acharnement thérapeutique) a été un principe souvent appliqué dans tout l’histoire de la vie des affaires  et ce souvent pour le  plus grand bien à moyen terme de l’entreprise et de ses actionnaires. « Qui devra payer pour les banques systémiques » .Le Cercle- Les Echos - le 22/09/2011


Pour ce qui concerne plus spécifiquement les banques, il n’est pas inutile de rappeler qu’en France, l’article 52 de  la loi bancaire  du 24 janvier 1984, devenu l’article L.511-42 du code monétaire prévoit que : « Lorsqu'il apparaît que la situation d'un établissement de crédit le justifie, le gouverneur de la Banque de France, président de l'Autorité de contrôle prudentiel, invite, après avoir, sauf en cas d'urgence, pris l'avis de l'Autorité de contrôle prudentiel, les actionnaires ou les sociétaires de cet établissement à fournir à celui-ci le soutien qui lui est nécessaire ».
On précisera toutefois les limites de l'appel par les autorités bancaires au devoir des actionnaires,  car, jusque là, il n'a  joué que pour les petites banques en difficulté. Il est vrai que la question est autrement plus ardue quand l’entité défaillante est une grande banque cotée, dont l’actionnariat est  très dispersé et/ou les principaux détenteurs sont des investisseurs institutionnels nationaux ou étrangers.


Cette disposition serait-elle néanmoins une exception française de plus ? Non. Depuis la publication en  septembre 1997 par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire des 25 principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace, le  3ème de ces 25 principes en reprend la philosophie.  Et tout dernièrement, le projet d'Union bancaire européenne reprend également le principe d’un rôle exorbitant du droit commun des autorités bancaires dont les moyens d’action se rapprocheraient de ceux dont dispose déjà le FDIC aux USA.
                                                                                    *
La question des droits et devoirs des actionnaires – et tout particulièrement celle de ses devoirs en matière de soutien financier- est très peu étudiée et encore moins discutée. C’est pourtant une question cruciale ;  le pendant naturel de la « création de valeur pour l’actionnaire » tellement prégnante depuis une quinzaine d’années dans tous les pays de l’OCDE.

lundi, 18 juin 2012

L'Europe a besoin d'une union bancaire

Point de vue de Nicolas Véron - Les Echos su 18 juin 2012

En Europe, jusqu'à présent, les créanciers des banques insolvables, à quelques très rares exceptions près, ont été remboursés en totalité aux frais du contribuable. 

mon commentaire:

L'idée que le Fonds européen de stabilité financière garantisse explicitement tous les systèmes nationaux d'assurance des dépôts est excellente, même si elle a ses limites Cela éviterait les fuites de capitaux des ménages et des entreprises vers des banques ou vers des placements réputés plus sûrs dans la limite de 100 000 € par épargnant et par banque ainsi que la cours aux guichets qui précipite la panique. Mais c'est là la limite : qu'est-ce que 100 000 € pour les plus riches ou pour les moyennes entreprises sans parler des multinationales qui elles peuvent néanmoins optimiser le lieu de leurs placements ?

Et ce n'est pas le renforcement des fonds propres des banques qui suffira à rassurer les épargnants.  C'est le traitement des banques défaillantes qui est le coeur de la sécurité. Les épargnants doivent avoir un super privilège alors que les actionnaires qui ne feraient pas leur devoir d'actionnaires doivent supporter par priorité le sinistre, avant tous les obligataires.