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Mot-clé - garantie des dépôts

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lundi, 18 juin 2012

L'Europe a besoin d'une union bancaire

Point de vue de Nicolas Véron - Les Echos su 18 juin 2012

En Europe, jusqu'à présent, les créanciers des banques insolvables, à quelques très rares exceptions près, ont été remboursés en totalité aux frais du contribuable. 

mon commentaire:

L'idée que le Fonds européen de stabilité financière garantisse explicitement tous les systèmes nationaux d'assurance des dépôts est excellente, même si elle a ses limites Cela éviterait les fuites de capitaux des ménages et des entreprises vers des banques ou vers des placements réputés plus sûrs dans la limite de 100 000 € par épargnant et par banque ainsi que la cours aux guichets qui précipite la panique. Mais c'est là la limite : qu'est-ce que 100 000 € pour les plus riches ou pour les moyennes entreprises sans parler des multinationales qui elles peuvent néanmoins optimiser le lieu de leurs placements ?

Et ce n'est pas le renforcement des fonds propres des banques qui suffira à rassurer les épargnants.  C'est le traitement des banques défaillantes qui est le coeur de la sécurité. Les épargnants doivent avoir un super privilège alors que les actionnaires qui ne feraient pas leur devoir d'actionnaires doivent supporter par priorité le sinistre, avant tous les obligataires.

lundi, 2 mai 2011

la présente course aux dépôts bancaires est-elle si saine ?

par Léon Walblum  - Blog DFCG - 27/04/ 2011



Les futures règles Bâle 3 introduisent des coussins de liquidité plus épais que les régulations précédentes. Du coup, les banques sont à la recherche active de liquidités, et sous leur forme la plus immédiate pour une banque commerciale, à savoir les dépôts bancaires (...). Les réseaux bancaires se déchaînent en ce moment à qui vendra le plus de ces produits « de bilan », essentiellement sous forme de comptes à terme(...).

mon commentaire :

Soyons optimistes et espérons en effet une réactivité à temps des autorités quant à la dérive des produits d'épargne de bilan " boostés". Car il est effectivement plus que probable qu’on revivra ce qu'on a vécu avec les OPCVM. De classiques et bien tempérés, y compris pour les Sicav et FCP monétaires, on les a vu progressivement être boostés de produits censés améliorer leur rendement et donc leur attractivité avec les déconvenues – et c’est un euphémisme- que l’on sait.

Je suis persuadé qu'on va revivre des glissements de ce genre mais cette fois cela concernera des dépôts inscrits dans les bilans des banques et donc les engageant beaucoup plus encore que les produits financiers de hors bilan tout engageant par là même les fonds de garantie en cas de défaillance d’établissement(s) collecteur(s).

Outre l’annonce par les autorités qu’elles regarderont très attentivement ces dérives possibles au titre du pilier 2 de Bâle II ou de Bâle III, il faudrait que très tôt soit rappelé publiquement que la garantie des dépôts ne joue que pour autant que les rémunérations restent économiquement viables.

La directive européenne sur la garantie des dépôts de 94 modifiée en 2009 a en effet prévu qu’elle pouvait être transposée dans le droit des Etats avec la possibilité d'exclure les dépôts "pour lesquels le déposant a obtenu de la banque, à titre individuel, des taux et avantages financiers qui ont contribué à aggraver la situation financière de cette banque" (art. 7 paragraphe 2 renvoyant à l’annexe I article 15). Il faudrait que cette annonce soit faite par tous les pays de l’Union qui l’ont retenue puisque grâce au passeport européen une banque d’un pays donné peut opérer (par des succursales ou à distance en libre prestation de service) dans les autres pays sans cotiser au fonds de garantie du pays d’accueil. Les épargnants peuvent donc se retrouver avec une garantie des dépôts assez différente selon le pays d’origine de la banque européenne auprès de laquelle ils déposeront leurs fonds par l’éventuelle mise en jeu de cette clause mais aussi par le fait que les montants garantis ne sont pas encore complètement harmonisés au-delà du seuil de 100 000 € pour certaines opérations. Par ailleurs, rien n’empêche une banque d’un pays donné utilisant ledit passeport d’afficher des taux de rémunération bien supérieur à ce qui est pratiqué dans un pays d’accueil dès lors que le superviseur du pays d’origine estime qu’elle en a les moyens financiers. Il y a là un risque non négligeable d’enclencher une guerre des passifs puisque les autres banques du pays d’accueil essaieront de ne pas perdre de parts de marché, surtout dans les pays où l’offre bancaire européenne est déjà significative sur tel ou tel segment de clientèle ou sur tel ou tel produit d’épargne.

Cependant, fait très surprenant, la proposition de directive relative à la refonte des systèmes de garantie des dépôts du 12 juillet 2010 prévoit explicitement la suppression de cette faculté d’exclure les dépôts anormalement rémunérés ! Pourtant cette disposition a tout son sens pour éviter une concurrence qui peut devenir déloyale ou même très dangereuse.

A titre d’exemple, et a contrario, on le voit immédiatement lorsque l’on sait que l’'Islande, membre de l'Espace Economique Européen, n’avait pas pris cette mesure quand elle a transposé cette directive. Si elle l’avait fait, elle aurait été autrement mieux armée dans la négociation des sommes à rembourser aux épargnants et investisseurs anglais et hollandais … qui ne sont pas allés placer des fonds chez une banque islandaise, Icesave, pour ses « seuls beaux yeux » !
 
 

lundi, 22 février 2010

L'Islande ou le vertige de la décroissance

[ 22/02/10  ]  - Les Echos

Confrontée pour la première fois au chômage, à des baisses importantes de salaires et à une dévaluation  e la couronne de plus de 50 %, la population islandaise tente de garder la tête haute. Mais la colère gronde et le dossier Icesave empoisonne la vie politique et menace le redressement du pays.


Ma  réaction sur ce dossier :

L'Islande, membre de l'Espace économique européen applique la directive européenne sur la garantie des dépôts de 94 modifiée en 2009.
Si elle avait fait usage dans sa transposition de la possibilité d'exclure les dépôts "pour lesquels le déposant a obtenu de la banque, à titre individuel, des taux et avantages financiers qui ont contribué à aggraver la situation financière de cette banque" (art. 7 paragraphe 2) elle aurait été davantage en état de négocier le montant à rembourser.

En effet, si environ 320 000 Anglais et Hollandais -dont des entreprises et collectivités publiques- ont placés des fonds auprès de la banque en ligne Icesave(groupe Landsbanski) ce n'était pas pour ses beaux yeux. C'est que les rendements offerts étaient supérieurs (6 % et plus) aux offres locales.

Certes ces taux n'étaient totalement déconnectés des réalités économiques et financières mais ils ont contribué à cette collecte très rapide et aidé à la fuite en avant du groupe.


samedi, 30 janvier 2010

2019 : quel paysage bancaire européen ?

Article cosigné avec Olivier Pastré,

publié par la Revue d'Economie Financière  dans un numéro intitulé " l'Euro en 2019 "-

janvier 2010 - Numéro 96

accéder à l'article complet (pour les abonnés du site AEF)

Résumé:

Après dix années d'existence de l'euro, le marché bancaire européen reste largement l'addition de 27 marchés nationaux malgré la levée des obstacles juridiques et réglementaires. En dehors des normes prudentielles et des normes comptables, la coordination de la supervision bancaire est encore limitée, d'où les préconisations du rapport de Larosière demandé par la Commission en octobre 2008.

Pour l'horizon 2019 un scénario "noir" et un scénario" rose" ont été esquissés pour essayer de balayer le champ des possibles, tant pour l'évolution des acteurs bancaires que de la régulation et des régulateurs.

Outre les mots clés affichés dans les "tags" il y est fait mention d' hypothèses concernant ntamment :

les prédateurs et les cibles, la directive sur les prises de contrôle transfrontières, la gouvernance économique européenne, un fonds de garantie européen.