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Mot-clé - indexation des obligations émises par l Etat : 15 Mds de surcoût

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vendredi, 1 juillet 2022

Dette de l'Etat et obligations indexées: la bombe à retardement explose

Publié le 1er juillet 2022 sur LinkedIn


En octobre 2013 j'écrivais un court article intitulé : "Les obligations indexées sur l’inflation : une bombe cachée ?


Pour gagner quelques points de base alors que les taux étaient voisins de zéro, voire inférieurs à zéro ces dernières années, l'Etat français a continué d'émettre des obligations indexées sur l'inflation européenne pour aboutir à un encours de 252 milliards d'euros à fin avril 2022, soit 11,5 % de la dette négociable de l'Etat.

Il vient d'être calculé par Bercy qu'avec une inflation européenne à 6 % en 2022 les intérêts à payer à ce titre représenteront un surcoût de 15 Mds sur un total de 17 Mds en 2022 pour la dette de l'Etat !!

Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment a-t-on pu mener une telle politique comportant sciemment un risque de coût aussi faramineux? Comment une économie immédiate dérisoire de charge d'intérêt a t'elle pu évacuer toute idée de risque énorme en cas de remontée des taux d'inflation ?

Ce n'est pourtant pas faute de savoir depuis longtemps que l'indexation des obligations est le contraire de ce qu’il faut encourager. C'est ce que je rappelais brièvement en 2013 :

Cet encouragement pour une épargne indexée est d'autant surprenant que depuis le début des années 80 partout en Europe et dans les autres pays de l'OCDE on a tout fait pour désindexer les salaires - et la Belgique qui résiste encore se fait tancer par l’Europe.

Quand on a tout indexé on « est mal ». Qu’on se rappelle le Brésil qui avait tout indexé dans les années 60 - y compris ses obligations à partir de 1964- au moment de l’hyper-inflation au tournant des années 70. Qu'on se rappelle, heureusement dans une situation bien moins dramatique, la France et les mesures prises à partir de 1958 par le Général de Gaulle, sur les conseils de Jacques Rueff, pour supprimer presque toutes les indexations".

Une fois de plus le court-termisme a frappé et cela dans la cécité la plus totale des risques que cela pouvait comporter.