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Mot-clé - préfinancer une assurance catastrophe sanitaire

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lundi, 20 avril 2020

Préfinancer tout de suite une assurance catastrophe sanitaire pour les TPE

texte enrichi par rapport à celui du 7 avril 2020

                                                                                                          

 

Le patron d'AXA  et la Présidente de la Fédération Française des sociétés d’assurance, Madame Lustman,  ont récemment esquissé un futur régime de catastrophe sanitaire. M. Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie s'y est dit favorable, aussitôt après, le lundi 6 avril,  mais ajoutant "ça ne pourra s'appliquer évidemment qu'à l'avenir et pas au passé » . 

Entre temps le Président de la République et le Ministre de l'Economie ont demandé aux assureurs de se mobiliser, ce qu'ils font. Mais c'est en partie de façon dispersée, sans aucun effet de levier et de plus peu lisible par le grand public.  


C'est pourquoi je propose de mieux coordonner ces efforts au niveau de la profession et surtout de réaliser cet effet de levier plus que souhaitable par le lancement très rapidement  d’un emprunt groupé  émis par la profession. Ce serait en quelque sorte un préfinancement du mécanisme d'assurance catastrophe envisagé pour l'avenir et ce à la suite d’une négociation entre  l’Etat, les assureurs et les TPE pour une action conjointe qui permettrait de lever de l'ordre de 25 Mds€  de fonds à amortir par les trois parties prenantes sur quatre ans après un an de franchise.( voir ci-après). 


On ne peut pas en effet laisser les indépendants, commerçants, hôteliers, artisans, professions libérales mourir de leur belle mort parce qu'ils ont dû arrêter toute activité suite à une décision de fermeture administrative (par ailleurs totalement justifiée) ou par évaporation de l’essentiel de leurs clientèles.

Après prise en charge du chômage partiel, et  avant toute autre remise de dettes,  les pertes d’exploitation des TPE de moins de 10 salariés et moins de 2 millions de chiffre d’affaires pourraient être d’un peu plus de 25 Mds€, correspondant à un arrêt complet d'activité sur un équivalent de 3 mois (chiffre avancé pour donner un ordre de grandeur, pas davantage, tant il y a d’inconnues pour un simple observateur)  

Ce fonds commun, cet emprunt groupé – il y en a eu plusieurs émis par de grands secteurs d’activité entre 1947 et 1980-  de l’ordre de  25 Mds€ donc, pourrait être émis à un taux voisin de zéro en profitant de la bonne signature des assureurs français (qui n’ont pas besoin de l'Etat pour un rehaussement de leur signature et qui de ce fait réduirait à due concurrence son déficit et ses besoins de financement immédiats).

Vu la gravité de la crise  ce fond  devrait couvrir immédiatement 90% des pertes d’exploitation. En contrepartie, des primes seraient à payer pendant  quatre ans, après un an de franchise, afin d'amortir ledit emprunt. Ces primes seraient toutefois fortement allégées par une aide significative de l'Etat et des assurances. La clé de répartition pourrait être de 40 % pour l'Etat, 40% pour les professionnels et 20% pour les assurances  (avec toutefois une assiette pouvant monter à 95 % des pertes pour les entreprises qui avaient souscrit une assurance pertes d'exploitation). 


Il faudrait un accord de principe au plus vite (les modalités étant finalisées ultérieurement) pour redonner confiance et espoir à tous ces professionnels violemment touchés et leur permettre d'obtenir plus facilement un crédit garantis à 90% par l'Etat. Crédit, relativement peu élevé, mais presque toujours nécessaire pour couvrir les besoins en fonds de roulement liés au redémarrage de l’activité et pour tenir compte du fait que la reprise  d’activité sera généralement très progressive.
Ce taux de couverture de 90 %, voire de 95 %, donc très élevé et coûteux a par contre l’immense avantage  d'éviter des défaillances en chaîne au titre du crédit inter-entreprise, de permettre le paiement de la totalité ou de la quasi totalité des loyers (en fonction des efforts consentis par les bailleurs) et de permettre de payer les reports d'échéances (fiscales et sociales notamment).  

Un tel préfinancement est  vital pour la survie de beaucoup de ces commerces, hôtels, artisans et autres professions libérales de petite taille  qui sont  ce qui reste de commerce et des prestataires indépendants en centre ville (surtout pour les petites et les moyennes villes) et qui sont indispensables à la conservation d’une certaine qualité de vie et du lien social.

Enfin ce dispositif  serait l’amorce, bien reçue, du mécanisme obligatoire « d'accumulation de primes dans le temps pour couvrir les catastrophes sanitaires" avancé par les assureurs et bien accueilli par le Ministre et nombre de Parlementaires et d’acteurs économiques et sociaux. 

 

 



 



 

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mardi, 7 avril 2020

Une assurance catastrophes sanitaires : Oui, mais on ne peut pas attendre. On peut la préfinancer au moins pour les professionnels.

publié sur LinkedIn le 6 avril 2020


Le patron d'AXA vient d’esquisser un futur régime de catastrophe sanitaire.Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'y est dit favorable ce lundi 6 avril.

"Je souhaite qu'on puisse aboutir rapidement sur la définition d'un dispositif de catastrophe sanitaire qui puisse être couvert par les assureurs", a indiqué Bruno Le Maire lors d'une audition par visioconférence devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "Mais ça ne pourra s'appliquer évidemment qu'à l'avenir et pas au passé », donc pas à la crise actuelle du coronavirus, a-t-il ajouté.

 Non Monsieur le Ministre ! On ne peut pas attendre.

On ne peut pas laisser les indépendants, commerçants, hôteliers, artisans, professions libérales mourir de leur belle mort parce qu'ils ont dû arrêter toute activité suite à une décision de fermeture administrative (par ailleurs totalement justifiée) ou par évaporation de l’essentiel de leurs clientèles.

Il faut, on peut, créer ce mécanisme immédiatement par un fonds commun à toute la profession des assureurs.

Ce fonds lèverait des capitaux à un taux voisin de zéro en profitant de la bonne signature des assureurs français.

Prise en charge du chômage partiel défalquée, il couvrirait immédiatement entre 80 à 85 % des pertes des professionnels touchés par l’effondrement de leur activité, avec en contrepartie des primes sur 4 ans, après un an de franchise. Elles seraient allégées par une aide significative de l'Etat et une participation également significative mais non excessive des assureurs, et variant selon l'existence ou non d'une couverture pertes d'exploitation pour les bénéficiaires. La clé de répartition pourrait être de 40 % pour l'Etat, 40% pour les professionnels et 20% pour les assureurs"


Ce pourrait alors, oui, être l’amorce du mécanisme « d'accumulation de primes dans le temps pour éventuellement couvrir les catastrophes sanitaires" évoqué d’abord par Madame Lustman, Présidente de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances, le 20 mars dans les Echos puis par le Directeur Général d’Axa le 5 avril ; Madame Lustman disant dans cet interview qu'il fallait que ce soit l'Etat qui intervienne pour la catastrophe d'aujourd'hui mais que "Nous, nous pouvons venir en complément" .

Il faudrait un accord de principe au plus vite (les modalités étant finalisées ultérieurement) pour redonner confiance et espoir à tous ces professionnels violemment touchés et leur permettre d'obtenir leur part des crédits garantis à 90% par l'Etat alors qu'aujourd'hui ceux qui sont mal notées par la Banque de France ou ceux qui ne le sont pas (c'est -à- dire le plus grand nombre) n'en bénéficient qu'au cas par cas (cf. Les Echos du 3 avril).

C'est aussi vital pour la survie de ce qui reste de commerce indépendant en centre ville surtout pour les petites et les moyennes villes.  



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une présentation a été faite sur France Inter  dans "La Chronique Eco" du samedi 18/04/2020 avec Marc Chevallier, rédacteur en chef d'Alternatives Economiques

https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-eco/la-chronique-eco-18-avril-2020