MichelCastel.com

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - rendement des fonds propres de 15 p.cent

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi, 9 juillet 2012

Les épargnants vont mourir... ruinés

Xerfi Canal - Jean Michel Quatrepoint- le 5 juillet 2012

mon commentaire :

Ces propos pertinents pourraient être largement tenus pour la plupart des pays de l’OCDE, avant fiscalité et après,  même si la France effectivement risque de dépasser le fiscalement  raisonnable comparé à la fiscalité des autres pays.
Cela  étant, le sort actuel de l’épargne n’est pas pire que celui qu’elle a connu dans l’ensemble de ces mêmes pays (la seule grande exception étant l’Allemagne) dans les années 70  avec la très forte érosion de son pouvoir causé par une inflation de 12à 15 %, voire davantage, et de bourses atones depuis le début des  années  60.
La grande différence, c’est qu’à cette époque l’amputation du pouvoir d’achat de l’épargne était compensée par le plein emploi, par des augmentations salaires significatives et un ascenseur social qui fonctionnait pour les jeunes; donc  pour les enfants de ces épargnants. La rente était quelque peu sacrifiée mais au profit de l’emploi.

Aujourd’hui,  il n’y a plus cette contrepartie : l’emploi  ne compense plus  la perte de pouvoir d’achat de l’épargne de l’épargnant moyen Et dans le même temps, pendant la première décennie de ce siècle, et encore aujourd’hui  en pleine crise,  les grands groupes cotés,  se donnent – et sont presque obligés de se donner sous la contrainte des grands investisseurs  - un objectif de rendement des fonds propres de 15 % et déploient les stratégies qui vont avec : délocalisations, rachats d’actions au lieu d’investir, réduction des effectifs…
.
On additionne des cercles vicieux. Pour en sortir il faut effectivement éviter de dépasser les bornes sur le plan fiscal mais il faudrait aussi faire acter que 12 à 15 % de rendement des fonds propres que se donnent  les grandes entreprises n’est pas viable pour les grands équilibres économiques et sociaux des pays développés  quand leur croissance n’est au mieux que de 2 à 3 % au même moment. Se mettant en risques,  ils mettent aussi à terme en risque le développement des pays émergents compte tenu de l’imbrication des économies aujourd’hui.






  .
 


  .
 

vendredi, 16 décembre 2011

l'échec annoncé de Mme Merkel

les Echos du 16/12/2011 - la chronique d'Eric Le Boucher  -

   

L'Allemagne a raison sur beaucoup de sujets, monétaires et économiques, mais elle a toujours eu une lacune : une vision régionale du monde. Une lacune aujourd'hui très grave, peut-être mortelle pour l'Europe(...).
Cette Allemagne-là est admirable. Mais elle s'aveugle en refusant de voir que beaucoup d'autres, païens ou vulgaires, ne résistent pas à la puissance de l'argent. Les Américains en premier. Bref, les marchés financiers (...). L'Allemagne ne peut, seule, vaincre l'autre esprit du monde. Les marchés gagneront (et les Chinois aussi) (...). 
Qu'est-ce qu'un modèle de modernité européenne intégrant les deux nouvelles puissances réelles d'aujourd'hui, les marchés financiers et la Chine ? Il n'y aura pas d'Europe sans réponse aux questions en profondeur d'un Schäuble.


mon commentaire :

Un grand pas serait fait si on dénonçait les 15 % de rendement des fonds propres toujours en vigueur dans la plupart des sociétés cotées, dont les banques, même aussi fragilisées qu'aujourd'hui . Tout juste si elles viennent de se fixer seulement 12 à 15 % d’ici 2013 (HSBC) ou entre 12 et… 17 % dès 2013 (UBS)  !

Demander avec force un retour à 7 à 8 % serait un discours essentiel à tenir pour rapprocher les conditions de fonctionnement de la finance de l'économie réelle, avec une Europe et des USA sans croissance et un net ralentissement chez les pays émergents.
« Entre le pape et Luther aucune synthèse n'a été trouvée»… dites-vous . Certes, mais rappelons qu’au Moyen Age, la Chrétienté avait condamné les prêts usuraires. Aujourd’hui il faut que tous, croyants ou non, nous condamnions cette nouvelle usure que sont ces 15% de retour sur fonds propres, objectif en vigueur depuis 15 ans et qui contribue fortement à mener là où nous sommes .

lundi, 21 novembre 2011

"justice et paix ": une bonne idée, une occasion manquée ?

Liberté politique.com - article de Pierre de Lauzun  ( 11/11/2011) 

Décryptage

 

Après les excellents articles de Thierry Boutet et de Jean-Yves Naudet, je reviens sur le texte du Conseil pontifical ‘Justice et Paix’ de fin octobre  2011 (‘Pour une réforme du système financier et monétaire international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle’) [1], notamment sous l’angle des proposions concrètes.

mon commentaire :


Je partage presque complètement toutes les observations de Pierre de Lauzun. Le seul point sur lequel je ne le rejoins pas est la taxation des transactions financières. Il est favorable à une taxation des résultats. Je pense qu’il est préférable de retenir une assiette plus ciblée, avec une taxation différenciée selon l'utilité des transactions opérées. Ainsi les opérations pour compte propre, les prises de position sur CDS à nu, le trading à haute fréquence par exemple seraient fortement taxés alors que ne le seraient pas la couverture d'un risque de taux ou de change faite en contrepartie d’opérations réalisées pour des clients non financiers.


Le Conseil aurait fait oeuvre beaucoup plus utile, selon moi, si elle avait dénoncé notamment l'objectif toujours en vigueur de 15 % de rendement des fonds propres dans la plupart des sociétés cotées, dont les banques, même quand ces dernières sont aussi fragilisées qu'aujourd'hui et qu'elles réduisent leurs bilans au risque de moins financer les entreprises et taillent dans les effectifs ! Tout juste si ces dernières concèdent qu’elles ne pourront pas atteindre tout de suite ce chiffre mais que leur objectif est un retour sur fonds propres de 12 à 15 % d’ici 2013 (HSBC - les Echos du 10 novembre par exemple), ou qu’elles visent une rentabilité comprise entre 12 et… 17 % dès 2013 ! (UBS- les Echos du 18 novembre).


Demander avec force un retour sur fonds propre beaucoup plus raisonnable (autour de 7 à 8 % pour donner un ordre de grandeur) est pourtant un discours essentiel à tenir pour rapprocher les conditions de fonctionnement de la finance de l'économie réelle qui ne permet absolument pas 15% de rendement des fonds propres de façon permanente et généralisée surtout actuellement.
En effet, avec des PIB qui progressent aujourd’hui - quand ils progressent- de 1 à 2 % dans les pays développés et de 7 % environ chez les pays émergents, 15 % de rendement (et plus comme cela a été le cas entre 2000 et 2008 ; une grande banque européenne s’était fixé un objectif de 25 % en2006 !), il n’est étonnant que les circuits de financements dysfonctionnent et entrainent de ce fait toutes les économies dans leur sillage quelques mois après… et ce pour de longues années.
Au Moyen Age, la Chrétienté avait condamné les prêts usuraires. Aujourd’hui il lui faut avoir un même discours fort sur des rendements sur fonds propres qui veulent généraliser une exigence incompatible avec l’économie réelle et plus généralement le bien commun. On n’est pas loin d’une nouvelle forme d’usure …

dimanche, 1 février 2009

"Crise : qui savait vraiment ? "

En réaction à l'article "Crise : qui savait vraiment ? " [ 02/01/2009 ] - Les Echos

Entre le communisme et 25% de retour sur fonds propres il y a la place pour des rendements davantage compatibles avec la richesse globale produite et le dynamisme des économies !!
Quel taux? Une des règles de base serait d'asseoir le rendement moyen des fonds propres des sociétés cotées sur le taux de rendement moyen des obligations d'Etats (sans risques) des dernières années augmenté de 4 à 5% correspondant à la prime de risque sur actions constatée sur près de 100 ans ! C'est ainsi que la "norme" de 15 % apparue au début des années 90 s'expliquait par les 10% environ des obligations d'Etat des années 80 + les 4 à 5% précités.
Avec la baisse de l'inflation et des rendements des obligations ce taux aurait dû revenir aux alentours de 10 % Or progressivement des objectifs de 20 %, voire 25 % et plus on été retenu par certains groupes. Impossible a tenir durablement même pour les plus rentables cela pousse aux rachats d'actions, aux délocalisations ou aux "profits warnings" et amplifie la crise