Blog de Nicolas Barré, Directeur délégué à la rédaction des Echos- Les Echos 23 avril 2010

... "Il y a dès lors deux sorties de crise possible pour la Grèce :

Scénario 1 : les pays européens y vont quand même, aident massivement Athènes mais sans savoir jusqu’où cette aide va les entraîner.

Scénario 2 : la Grèce fait défaut..."


Mon commentaire :


Le scénario 1 que vous décrivez est effectivement apocalyptique .

Mais il en serait de même pour la plupart des dettes publiques des 27 et même de l’OCDE si on cumulait, comme vous le faites ici, les dettes à amortir et les intérêts à payer sur plusieurs années. Et ce, comme si l’Europe et le FMI n’avaient pas déjà engagé une quasi tutelle sur la Grèce et n’allaient pas assurer un suivi tout particulier de l’exécution du plan de redressement grec que pratiquement ils édictent.

Le scénario 2 paraît presque divinement simple à côté. Et pourrait être tentant.

N’est ce pas oublier un peu vite l’impact prévisible de ce précédent -impensable jusqu’à présent- pour tous les porteurs de créances (ou de CDS) sur les dettes publiques de la zone euro - et a fortiori pour les autres pays de l’Union ? Ne vont-ils pas demander une prime de risque à la hauteur de la dévalorisation possible de leurs titres pour presque toute l’Union ? Et ce pour une période qui pourrait aussi être longue, même si celle-ci pourrait être moindre que pour la Grèce.
Les perspectives de croissance européennes ne sont déjà pas de nature à provoquer l’optimisme des investisseurs vis-à-vis de l’Union. Cela ne pourrait que renforcer leur préférence pour d’autres cieux...sauf à supporter des primes de risques fortement accrues pour la quasi totalité des Etats-membres.