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Réactions à des articles de presse

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mardi, 17 mars 2020

Coronavirus : les pharmaciens peuvent renouveler les traitements chroniques malgré l'expiration des ordonnances



Les pharmacies peuvent renouveler les ordonnances expirées jusqu'au 31 mai
suite à un décret publié au Journal officiel le 15 mars :

  
Donc si vous avez un rendez-vous prochainement uniquement pour renouveler
un traitement vous pouvez l'annuler.

Dommage que les médias ne fassent pas davantage connaître cette mesure
alors qu'elle concerne des centaines de milliers de personnes et qu'elle pourrait
leur éviter de s'inquiéter (comme moi) et d'encombrer inutilement
les secrétariats médicaux .

dimanche, 22 septembre 2019

En finir une fois pour toutes avec la planche à billets

Point de vue dans les Echos du 20/09/2019  et dans le Cercle-Les Echos de Philippe Simonnot  (ancien professeur d'économie du droit à l'Université de Pars X et auteur de " Nouvelles leçons d'économie contemporaine" aux Editions Gallimard)

" La révision à la baisse des objectifs d'inflation des banques centrales, préconisée dans ces colonnes par Jacques de Larosière, est insuffisante. C'est à la disparition même de ces objectifs qu'il faut s'atteler " explique Philippe Simonnot


mon commentaire :

Il ne faut pas oublier que le chiffre de 2 % a été avancé les premières fois à un moment où il s'agissait toujours de combattre une inflation significative et permanente. Un combat qui paraissait loin de pouvoir être gagné. Aussi un 2% paraissait-il être un objectif très ambitieux mais néanmoins raisonnable pour à la fois éviter une déflation toujours très difficile à combattre (et très dangereuse économiquement et socialement) et pour maintenir une certaine fluidité dans les comportements économiques tout en pouvant jouer, au moins un temps, sur l'illusion monétaire donnant un peu de marges de manoeuvre aux politiques de taux. 


On n'est absolument plus dans cet environnement et les 2 % ne doivent pas être le point d'ancrage de la politique monétaire comme il l'est encore trop actuellement à la BCE. Surtout si celle-ci ne s'en sert pas du tout pour impulser un soutien - par le refinancement-  aux investissements verts qui pourraient être certes source d'une petite inflation, mais d'une inflation vertueuse car participant au sauvetage de la planète.

vendredi, 7 décembre 2018

La France "championne de la fiscalité" : c'est faux !

La France "championne de la fiscalité" : c'est faux ! L'analyse d'Olivier Passet sur Xerfi Canal

" La France championne d’Europe et même de l’OCDE des prélèvements obligatoires… Années après années, la presse économique rejoue la scène de la stupéfaction. Et dès que le ras-le-bol fiscal resurgit, sous ses formes diverses et variées, qu’ils soient pigeons, bonnets rouges ou gilets jaunes, c’est toujours cette données que l’on exhibe, comme témoignage édifiant de l’enfer fiscal hexagonal. Le chiffre n’est pas contestable, mais il nous livre une version très tronquée de la réalité fiscale hexagonale. On y mélange les impôts proprement dit et le financement de la protection sociale. Et cette deuxième composante contient des éléments très divers dont une large part est un pseudo-prélèvement, puisque qu’il garantit un revenu différé en cas de retraite, de chômage ou d’arrêt maladie notamment (...) ".

Mon commentaire :

Il faudrait quand même que politiques, économistes et journalistes finissent  par intégrer que, comme le dit Olivier Passet,  dans la notion de prélèvements obligatoires " on y mélange les impôts proprement dit et le financement de la protection sociale. Et cette deuxième composante contient des éléments très divers dont une large part est un pseudo-prélèvement, puisque qu’il garantit un revenu différé en cas de retraite, de chômage ou d’arrêt maladie notamment ".
Arrêtons de faire de la démagogie par des effets de manche et de gros titres dans les médias.


Combien une protection équivalente coûterait  si on passait par des systèmes d'assurances privées ? Et bien sûr elle ne serait jamais équivalente pour les plus modestes qui n'auraient pas les moyens de payer des primes suffisantes pour avoir le même niveau de prestations.
Donnons deux chiffres : les impôts servant aux charges de l'Etat et des collectivités publiques d'une part, la protection sociale d'autre part. Et regardons de prêt l'évolution de chacun sur longue et moyenne période ainsi que leurs composantes.

lundi, 19 novembre 2018

Libérez l'investissement vert - réponses aux objections les plus fréquentes

Suite à l’appel à libérer l’investissement vert lancé début septembre avec l’appui d’Alternatives Economiques, j’ai reçu de très nombreuses contributions, questions et objections. Signé par plus de 150 personnalités politiques, de la société civile ou du monde économique, cet appel demande au gouvernement de lancer un grand programme d’investissement public en faveur de la transition écologique et bas carbone, dont le montant serait isolé du calcul du déficit budgétaire. Plus précisément, il s’agirait d’exclure du déficit, pour ces investissements, leur montant net et d’y inclure les charges d’intérêt et la dépréciation du capital (équivalente à l’amortissement pour une entreprise). J’ai référencé dans cet article les principales objections et voici les réponses que je leur apporte. 

 

Mon commentaire du 28 octobre 2018 :

Votre proposition d’émettre des obligations publiques pour la transition énergétique à hauteur de 1% du PIB vise à s’élargir à l’ensemble des pays de l’Union Européenne ou du moins à ceux qui voudront bien s’y engager  » rien n’ empêche la France avec les autres Etats membres convaincus, d’engager dès à présent des négociations pour libérer l’investissement vert au niveau de l’Union européenne  » écrivez-vous.

Cette préconisation est plus particulièrement valable pour les 19 pays de la zone euro. Elle devrait devenir un objectif comme celui portant sur le déficit budgétaire structurel; au moins aussi important que lui sinon plus, ce dernier ne devant plus, à tout le moins, être apprécié sans sa prise en considération.

Dès lors il paraîtrait utile de dire que chaque pays est libre d’y recourir ou non… mais pas sans condition. Uniquement lorsque pays est dans une trajectoire lui permettant de respecter les objectifs climatiques de 2030; sinon il devrait augmenter sa dépense publique à due concurrence. Et la bien sûr, je pense à la » vertueuse » Allemagne, même si, hormis son recours au charbon, elle serait plutôt exemplaire !

Ce que vous dites sur la perception qu’en auraient les marchés est pertinent et s’il y avait un jour une défiance sur une signature ce ne sera par sur cette base (qui serait commune à un grand nombre de pays de l’Union) mais sur des considérations beaucoup plus générales propres à cette signature. Et bien sûr on pense plus spécialement actuellement à l’Italie.

lundi, 5 novembre 2018

A Rome, les cloches vont bientôt sonner le tocsin

Jacques Attali -Blog du 29/10/2018


" Le gouvernement italien est applaudi de tous quand il revendique le droit de décider de sa politique sans obéir à des bureaucrates bruxellois. Pourtant, ce n’est pas si simple : quand on est endetté, on est entre les mains de ses créanciers. Et les gouvernements italiens successifs, qui ont laissé s’accumuler une dette de 2000 milliards, n’échappent pas à cette règle..."

(...) " Les autres Européens, pour ne pas être entraînés dans la tourmente, devront-ils rompre leur solidarité avec les Italiens : après avoir tout fait pour les convaincre de revenir à la raison et de payer les dettes accumulées par leurs aînés, ils couperont tous les liens avec Rome, d’une façon ou d’une autre, la mort dans l’âme. Très bientôt." (...)


Mon commentaire :


Une situation critique certes mais acceptée dès la création de l'euro le 1er janvier 1999 avec près de 110 % de dette publique pour 60 % fixé par le traité de Maastricht. Et une dette publique qui n'est pas tout l'endettement d'un pays: il y a aussi celui des entreprises et des ménages. Le total faisant l'endettement intérieur total. Or à ce titre l'Italie est (malheureusement) en bonne compagnie pour ne pas parler, hors zone euro, des Etat-Unis et du Japon.

Quelques données factuelles pour prendre du recul par rapport à la fébrilité croissante que connaît cette question.

On regroupera ces données factuelles autour de deux grands thèmes.

I – Le premier thème concernera l’évolution de cette dette publique depuis la création de l’euro. Au moins trois observations peuvent être faites :

– Historiquement, la forte dette publique de l’Italie n’a pas empêché qu’elle fasse partie des 11 pays fondateurs de l’euro le Ier janvier 1999. Parmi les cinq critères du traité de Maastricht à respecter pour en faire partie il fallait que la dette publique d’un état ne dépasse pas 60% de son PIB. Celle de l’Italie était de 109,7 %; celle de la Belgique était même de 114%, tandis que l’Allemagne était à 60 % et la France à 60,5%. Ce qui montre bien qu’au-delà de critères techniques des considérations politiques supérieures peuvent prévaloir.

b – Cette dette est passée de 109,7 % en 1999 à 102,4 % en 2008 au début de la dernière crise financière. Pendant cette période plusieurs pays de la zone euro (élargie entre temps) ont eux vu leur dette légèrement augmenter.

c – Avec le crise, aggravée par la forte prime de risque demandée à l’Italie par les prêteurs, cette dette a atteint 129 % en 2013. A noter que depuis cette date elle a été assez remarquablement maîtrisée puisqu’elle a oscillé entre 130% et 132 % actuellement.

II – Le second thème vise à rappeler une évidence, la dette publique n’est pas tout l’endettement d’un pays donné ! Ne prendre en considération que la première c’est oublier ce que donne l’endettement intérieur total qui résulte de l’ajout de l’endettement des ménages et des entreprises.

Et à ce titre dans les comparaisons de la zone euro la situation de l’Italie paraît moins périlleuse qu’au vu de la seule dette publique. En effet son endettement des agents non financiers privés est de 107,8 % du PIB en mars 2018, à raison de 41 % pour les ménages et 66,8 % pour les sociétés.

A la même date l’endettement des agents privés (non financiers) était de 127,6 % en Espagne, de 131% en France, avec une moyenne de la zone euro de 119,3 % tirée par le bas par le poids de l’Allemagne qui n’a que 89,6 % d’endettement privé (52,7% pour les ménages mais seulement 36,9 % pour les sociétés).

Ainsi l’endettement intérieur total au début de 2018 était de 241,2 % pour l’Italie à fin mars 2018, de 228,6% pour la France et de 226,4 % pour l’Espagne et de 206,1% pour l’ensemble de la zone euro; chiffre là encore très fortement tirée vers le bas par l’Allemagne avec seulement 152,5%d’endettement total.

Enfin , même si tous ces taux d’endettement sont très élevés, hormis l’Allemagne – pour des raisons connues mais qui mériteraient d’être à nouveau rappelées dans un autre cadre – on ne peut pas non plus raisonner sans inclure quelques autres données de grand pays de l’OCDE puisque le marché des capitaux est sans frontière. Le Royaume-Uni est avec un endettement intérieur total de 242 %, – comme l’Italie !! à cause de la dette de ses ménages- les Etats-Unis à 251,4% et le Japon à …357,2% mais dont les 9 /10èmes de la dette publique ( 201,3 %) est détenue par les japonais.

Pourvu que la Commission Européenne et l'Italie ne jouent pas à perdant-perdant.

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