les Echos du 16/12/2011 - la chronique d'Eric Le Boucher  -

   

L'Allemagne a raison sur beaucoup de sujets, monétaires et économiques, mais elle a toujours eu une lacune : une vision régionale du monde. Une lacune aujourd'hui très grave, peut-être mortelle pour l'Europe(...).
Cette Allemagne-là est admirable. Mais elle s'aveugle en refusant de voir que beaucoup d'autres, païens ou vulgaires, ne résistent pas à la puissance de l'argent. Les Américains en premier. Bref, les marchés financiers (...). L'Allemagne ne peut, seule, vaincre l'autre esprit du monde. Les marchés gagneront (et les Chinois aussi) (...). 
Qu'est-ce qu'un modèle de modernité européenne intégrant les deux nouvelles puissances réelles d'aujourd'hui, les marchés financiers et la Chine ? Il n'y aura pas d'Europe sans réponse aux questions en profondeur d'un Schäuble.


mon commentaire :

Un grand pas serait fait si on dénonçait les 15 % de rendement des fonds propres toujours en vigueur dans la plupart des sociétés cotées, dont les banques, même aussi fragilisées qu'aujourd'hui . Tout juste si elles viennent de se fixer seulement 12 à 15 % d’ici 2013 (HSBC) ou entre 12 et… 17 % dès 2013 (UBS)  !

Demander avec force un retour à 7 à 8 % serait un discours essentiel à tenir pour rapprocher les conditions de fonctionnement de la finance de l'économie réelle, avec une Europe et des USA sans croissance et un net ralentissement chez les pays émergents.
« Entre le pape et Luther aucune synthèse n'a été trouvée»… dites-vous . Certes, mais rappelons qu’au Moyen Age, la Chrétienté avait condamné les prêts usuraires. Aujourd’hui il faut que tous, croyants ou non, nous condamnions cette nouvelle usure que sont ces 15% de retour sur fonds propres, objectif en vigueur depuis 15 ans et qui contribue fortement à mener là où nous sommes .