Subprimes, saison 2
Par Michel Castel le mercredi, 4 mars 2015, 12:08 - Réactions à des articles de presse - Lien permanent
Les Echos du 04/03/2015- Chronique Edouard Tetreau / Associé-gérant de Mediafin |
Commentaire :
1- "L'argent déborde de partout: depuis le robinet de la Réserve Fédérale et ses
3 700 Mds de dollars de "quantitative easing" (..).
2- "Chacun d'expliquer que le risque financier avait disparu puisqu'on avait trouvé la martingale pour le diffuser partout de façon indolore" .
L'analyse d'E. Tétreau ne peut que conduire à son diagnostic très inquiétant même si l'horizon peut être plus long d'un ou deux ans.
Financer aussi puissamment et surtout à l'aveugle les économies comme le font la Fed, la Banque du Japon, du Royaume-Uni et comme commence à le faire la BCE ne peut qu'accroître les effets de levier et la spéculation sur toutes sortes d'actifs mobiliers et immobiliers. L'emballement aura une fin et on n'aura plus cette fois les moyens de la juguler comme il l'écrit très justement.
D'urgence il faut que les banques centrales ciblent mieux les refinancements et rachats qu'elles font et/ou,plus ponctuellement, édictent quand nécessaire des règles empêchant les dérives constatées (taux d'effort trop élevé, prêt plus longs que la durée de vie des biens...). Il faut aussi que toutes les autorités arrêtent d'urgence de pousser à des financements de marché qui diffusent les risques auprès d'acteurs financiers n'ayant pratiquement pas de dispositifs prudentiels à respecter et qui renvoient le risque (accru par la volatilité et le temps réel) sur les entreprises et les ménages qui ne sont pas armés pour les gérer.
Commentaires
j'écrivais ici "que les banques centrales ciblent mieux les refinancements et rachats qu'elles font ou vont commencer à faire(la BCE) au lieu de le faire à l'aveugle".
Dans "Le Monde" du 6 mars Michel Aglietta rejoint cette analyse dans un article intitulé " Une dynamique d'investissement " . Je reprends seulement sa conclusion " En achetant des actifs carbone garantis au lieu de titres de dettes publiques existantes, la BCE acquerrait des actifs privés directement créateurs de revenus. Le financement monétaire des investissements nouveaux relancerait la croissance, et écarterait le risque de déflation".
On peut trouver mes analyses en la matière détaillées depuis plus de 2 ans sur mon blog michelcastel.com. Elles convergent totalement avec la description des mécanismes décrits par Michel Aglietta dans son article du"Monde".