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mercredi, 10 octobre 2018
Par Michel Castel le mercredi, 10 octobre 2018, 13:17 - Articles
Le Cercle-Les Echos du 10 / 10 / 2018
Résumé - Le surendettement généralisé actuel est d'autant plus grave qu'il est négocié en temps réel de façon mondialisée. Sa crise provoquera notamment l'éviction du financement de la transition énergétique pendant plusieurs années
.
Après la BRI, le FMI tire la sonnette d'alarme à son tour. Et, comme l'a écrit récemment Nouriel Roubini, tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait une crise financière. Sans être aussi précis que lui (en 2020) il est plus que probable que celle-ci éclate dans les 2 à 3 ans qui viennent. Elle sera plus grave que celle de 2007/2008 par la disparition des marges de manoeuvre pour la plupart des états et, sous poussée américaine, par les conséquences de la fin des taux d'intérêt très bas qui dévalorisera des milliers de milliards de dollars de dettes négociables.
En effet à ce surendettement généralisé- auquel on pourrait ajouter entre autres les massifs rachats d'actions pour profiter des taux voisins de zéro, voire négatifs- il ne faut pas oublier que ces dettes privées et publiques sont de plus en plus sous forme de produits négociables sur les marchés, c'est-à-dire négociables en temps réel, de façon mondialisée, susceptibles d'énormes baisses instantanées de cours. Baisses qui influencent même indirectement l'appréciation implicite des crédits restés dans les portefeuilles bancaires. Les techniques de couverture deviennent alors inopérantes, la défiance se généralise et la liquidité s'évanouit sur les marchés comme entre les banques. Et les fonds propres des banques - surtout des plus grandes très mondialisées- pourtant bien renforcés depuis la crise de 2007/2008 peuvent ne pas suffire pour rassurer leurs contreparties et les faire échapper à la tourmente. Tous les pays, mais les pays émergents plus que tout autre, en feront les frais. Comme si cela ne suffisait pas il ne faut pas oublier que pendant ces périodes de crises financières l''urgence absolue de l'heure a toujours fait repousser à demain ou après-demain la quasi totalité des projets d'investissement dès lors qu'ils sortent de l'ordinaire et/ou qu'ils sont lourds et longs avant d'être rentables. Parmi les grandes victimes il y aura le financement de la transition énergétique, celui du traitement de la pollution et des déchets, de l'accès à l'eau notamment. Sans être la panacée universelle, la fin programmée des politiques accommodantes des banques centrales doit impérativement prendre en considération ces besoins de la transition énergétique et écologique. Voir à ce titre une proposition concernant les refinancements :
https://www.linkedin.com/pulse/pour-vraiment-verdir-le-financement-de-l%C3%A9conomie-michel-castel/