MichelCastel.com

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Réactions à des articles de presse

Fil des billets - Fil des commentaires

mardi, 10 novembre 2015

Ces menaces nouvelles qui planent sur les banques

Les Echos 10/11/2015 - article d' Edouard Lederer

Menacées par les start-up de la finance et le « crowdfunding », les banques courent un risque majeur : celui de la marginalisation. Autre source d'inquiétude : les exceptions au "monopole bancaire"  en vertu duquel seules les banques peuvent accorder des prêts se multiplient.

mon commentaire :

Le monopole bancaire semble avoir vécu.

 

Il n'était pas spécifique à la France (même si notre pays a été maximaliste avec par exemple la prise en compte des garanties dans le champ du crédit); à preuve les directives bancaires européennes dont la première de 1977, dite de coordination bancaire. 

 

Même les établissements qui ne collectaient pas de dépôts, mais  qui accordaient des crédits devaient obtenir le statut d'établissement de crédit. La seule grande exception était le Royaume-Uni qui exonérait de réglementation tout le crédit-bail et le crédit à la consommation.


Sur ces bases, un grand marché bancaire européen largement harmonisé quant à son périmètre et sa réglementation a été mis en place  dans les années 90, avec instauration de passeports européens pour renforcer la concurrence et contrebalancer les contraintes liées aux respects de règles prudentielles contraignantes. Le tout fonctionnant sous la "haute main " des banques centrales, qui contrôlant via le crédit entre 80 et 85 % du financement des économies de l'Europe continentale, estimaient avoir toutes les cartes en main pour éviter les pires des dérapages monétaires et financiers. La Bundesbank a été très longtemps particulièrement attachée à une telle donne et n'a que, contrainte et forcée, été obligée de l'abandonner avec la déréglementation financière et la montée généralisée des marchés au début des 2000.    
   
    Au temps du shadow banking, de la banalisation des opérateurs des paiements scripturaux, du crowd funding, le monopole fait ringard et anti-progrès... pour le plus grand bien  du développement de risques systémiques. 
Tout se passe en effet comme s'il était avéré que leur maîtrise était bien meilleure dans un tel environnement de leur dissémination généralisée auprès d'acteurs pas ou peu réglementés que dans un système canalisé auprès d'acteurs fortement réglementés et responsables sur leurs bilans des risques pris. L'avenir dira si ce choix est judicieux. Pour le moment rien ne permet de l'assurer mais tout le monde fonce en ce sens !

vendredi, 5 juin 2015

"La discrète américanisation" de l'Europe des capitaux

Les Echos- 21/05/2015-  Eric Le Boucher -éditorialiste

" L’union européenne du marché des capitaux est sur les rails. Elle doit aboutir, comme aux Etats-Unis, à atténuer le poids des banques dans le fonctionnement de l’économie. Un tournant historique qui eût mérité un débat."

mon commentaire :

La poursuite accélérée de la désintermédiation en Europe, à l’instar du système américain, voulue et saluée par presque tout le monde se révélera très certainement extrêmement dangereuse à terme. Il est bon qu'Eric Le Boucher invite à y réfléchir sérieusement. C 'est en effet un modèle de financement aux cycles économiques très contrastés, gérable quand il était limité aux pays anglo-saxons, qui le sera beaucoup moins quand il aura été généralisé. Sur une longue période, banques et marchés sont à égalité dans la pertinence de l’analyse du risque microéconomique. Par contre, la maîtrise du risque macroéconomique est moindre quand les marchés assurent l’essentiel des financements et des risques.
L’atomisation des risques, leur couverture et le succès apparemment durable anesthésient longtemps les acteurs et les observateurs… jusqu’à leur réveil.
Et là, c’est une déferlante, en temps réel, face à laquelle on ne sait pas faire face, pas plus demain qu’hier, malgré les dispositifs prudentiels récemment mis en place.

lundi, 23 mars 2015

Le monopole bancaire sert-il (encore) à quelque chose ?

Vox-Fi -par Hubert de Vauplane - 19 mars 2015

Commentaire :

L'article d'Hubert de Vauplane montre bien que le vieux cadre institutionnel bancaire dans lequel nous avons vécu a du plomb dans l'aile tant dans sa réalité que dans son essence.
C'est vrai que tout l'argumentaire que les autorités monétaires et les Pouvoirs Publics pouvaient développer avec beaucoup de cohérence  pour justifier du monopole des dépôts et des crédits est aujourd'hui mis à mal ; on ne le fera pas ici il faudrait tout un article. Cet argumentaire n'était pas spécifique à la France (même si notre pays a été maximaliste dans ses prises de position avec par exemple la prise en compte des garanties dans le champ du crédit); à preuve les directives bancaires européennes dont la première de 1977, dite de coordination bancaire, visait l'obtention obligatoire d'agréments.
Dans la plupart des pays de l'Union Européenne  le crédit entrait dans le champ des acteurs qui devaient obtenir un agrément ; pas celui de banque s'ils ne collectaient pas de dépôts, mais  celui d'établissement de crédit, concept introduit dans la première directive précitée. 
Et c'était une notion de crédit au sens large qui dans la majorité des pays incluait le crédit à la consommation mais aussi le crédit-bail immobilier et parfois le crédit-bail mobilier, l'affacturage et le crédit à la consommation. La seule grande exception était le Royaume-Uni qui exonérait de réglementation notamment tout le crédit-bail et le crédit à la consommation.
Sur ces bases généralement partagées, un grand marché bancaire européen largement harmonisé - pas totalement-  quant à son périmètre et sa réglementation a été mis en place  dans les années 90, avec instauration de passeports européens pour renforcer la concurrence dans ce marché bancaire unique et contrebalancer les contraintes liées aux respects de règles prudentielles contraignantes. Le tout fonctionnant sous la "haute main " des banques centrales, qui contrôlant via le crédit entre 80 et 85 % du financement des économies de l'Europe continentale, estimaient avoir toutes les cartes en main pour éviter les pires des dérapages monétaires et financiers. La Bundesbank a été très longtemps particulièrement attachée à une telle donne et n'a que, contrainte et forcée, été obligée de l'abandonner avec la déréglementation financière et la montée généralisée des marchés au début des 2000.   
  
    Ainsi aujourd'hui ces bases tiennent de moins en moins bien dans un environnement :
- de déréglementation poussée (Bâle III ne gêne plus que ceux qui veulent rester avec un statut qui les y soumet ! on va finir par se demander pourquoi ils le gardent !),
- dans lequel les banques centrales poussent elle-mêmes (provisoirement ?) à une très forte création monétaire,
 - et de développement considérable du face à face des marchés et des effets de levier.
 Au temps du shadow banking, de la banalisation des opérateurs des paiements scripturaux, du crowd funding...comment pourrait-il en être autrement ? ...pour le plus grand bien  de risques systémiques.
Tout se passe en effet comme s'il était avéré que leur maîtrise était bien meilleure dans un tel environnement de dissémination généralisée des risques auprès d'acteurs pas ou peu réglementés que dans un système canalisé auprès d'acteurs réglementés (qui n'en présentent pas moins quelques fragilités et risques de dérives).
 
Permettez-moi d'en douter. Seul le temps permettra d'en juger. 



mercredi, 4 mars 2015

Subprimes, saison 2

Les Echos du 04/03/2015- Chronique  Edouard Tetreau / Associé-gérant de Mediafin |


Commentaire :

1- "L'argent déborde de partout: depuis le robinet de la Réserve Fédérale  et ses

 3 700 Mds de dollars de "quantitative easing" (..).

2- "Chacun d'expliquer que le risque financier avait disparu puisqu'on avait trouvé la martingale pour le diffuser partout de façon indolore" .

L'analyse d'E. Tétreau  ne peut que conduire à son diagnostic très inquiétant même si l'horizon peut être plus long d'un ou deux ans.

Financer aussi puissamment  et surtout  à l'aveugle les économies comme le font la Fed, la Banque du Japon, du Royaume-Uni et comme commence à le faire la BCE ne peut qu'accroître les effets de levier et la spéculation sur toutes sortes d'actifs mobiliers et immobiliers. L'emballement aura une fin et on n'aura plus cette fois les moyens de la juguler comme il l'écrit très justement.

D'urgence il faut que les banques centrales ciblent mieux les refinancements et rachats qu'elles font et/ou,plus ponctuellement, édictent quand nécessaire des règles empêchant les dérives constatées (taux d'effort trop élevé, prêt plus longs que la durée de vie des biens...). Il faut aussi que toutes les autorités arrêtent d'urgence de pousser à des financements de marché qui diffusent les risques auprès d'acteurs financiers n'ayant pratiquement pas de dispositifs prudentiels à respecter et  qui renvoient le risque (accru par la volatilité et le temps réel) sur les entreprises et les ménages qui ne sont pas armés pour les gérer.


vendredi, 20 février 2015

Pour un plan Juncker soucieux de la transition énergétique

Le Cercle-Les Echos -  le 19/02/2015  par Damien Demailly / Chercheur à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)


Le plan Juncker doit miser sur des projets énergétiques d'avenir afin de répondre aux besoins de demain.


commentaire :


Il est plus que surprenant que la BCE soit laissée de côté pour refinancer partiellement les investissements qui découleront du plan Juncker - surtout dans leur composante " transition énergétique et/ou développement durable" alors qu'elle va racheter à l'aveugle plus de 1100 milliards d'euros de dettes sur les marchés, essentiellement de dettes publiques dans les semestres qui viennent et sans doute pour plus longtemps encore. Une déclaration de principe en ce sens par les autorités européennes et la BCE serait bienvenue.

Un peu de sélectivité dans son action ne pourrait être que profitable à l'intérêt général ; mais c'est encore une idée taboue. Les excès des années cinquante et soixante en la matière ne justifient pas de jeter le bébé avec l'eau du bain.   

.

- page 4 de 32 -