Le  20 novembre 2023 les députés ont adopté la suppression de l’obligation alimentaire incombant aux petits-enfants pour leurs grands parents qui avaient été placés en Ehpad et ayant bénéficié de « l’aide sociale à l’hébergement » (ASH) financée par les départements.

En fait, les cas restent assez rares – les enfants étant en première ligne. En outre il a été indiqué que seulement 32 % des départements y avaient recours. Est-ce par bonté d’âme que cette mesure a été présentée ? Non, simplement parce que « la recherche des obligés alimentaires et sa complexité entraîne des coûts et des démarches longues pour les départements ». Quel bel effort !

Ce n’est pas avec cette mesurette que « le bien vieillir » va un peu plus prendre de consistance. On aura toujours autant de personnes modestes qui refuseront d’entrer en Ehpad pour ne pas faire peser le remboursement de l’ASH à leurs enfants; remboursement d’autant plus lourd que le séjour de ces personnes a été long et donc susceptible d’absorber une bonne partie du petit héritage constitué pour eux, souvent au prix de pas mal de privations.

Si on ne peut pas supprimer la totalité des remboursements des avances faites par les départements au titre de l’hébergement – car cela serait insupportable financièrement pour eux – , des allégements du type de ceux que je préconise dans mon article sur LinkedIn du 25/01/ 2022 auraient pu être discutés, voire retenus.

A l’heure où l’ascenseur social est bloqué et que la précarité s’étend, faire peser à plein le remboursement de l’ASH sur les enfants ne peut qu’assombrir un peu plus leurs perspectives financières car possiblement privés de tout ou partie du modeste héritage laissé par leurs parents.