Mot-clé - Partage de la valeur ajoutée
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mardi, 23 avril 2013
Par Michel Castel le mardi, 23 avril 2013, 17:13 - Réactions à des articles de presse
article de Christophe De Caevel
Le mécanisme d’indexation automatique des salaires reste "sacré" pour les socialistes francophones, mais ses modalités pourraient être revues pour le rendre "plus performant".
mon commentaire :
il y a longtemps que l'Union Européenne pousse fortement à la desindexation des salaires. Effectivement elle n' a pas tort quand l'indexation est sans nuances. Celle-ci peut amener à des situations d'échelle de perroquet non maitrisables comme cela a été au Brésil dans les années 60.
Mais alors pourquoi ne rien dire sur le développement très significatif des émissions d'obligations indexées des Etats de l'OCDE comme des pays émergents ? N'y a t-il pas le même type de danger en ayant une dette qui mécaniquement ne pourra jamais être légèrement grignotée par l'inflation alors qu'on sait bien que le stock de dettes est tellement déconnecté des économies réelles qu'il faudra bien jouer sur ce paramètre. Mêmes des positions énoncées au sein du FMI, et les politiques récentes de la Banque d'Angleterre et du Japon vont dans ce sens.
Y aurait -il deux poids et deux mesures: la désinflation compétitive des salaires d'une part et la sancturisation des rendements réels de l'épargne d'autre part ?
mardi, 7 juillet 2009
Par Michel Castel le mardi, 7 juillet 2009, 00:00 - Réactions à des articles de presse
encyclique Caritas in Veritate de Benoît XVI
Les Echos- [ 07/07/09
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Le souverain pontife insiste sur "l'urgence de la réforme de l'Organisation des Nations Unies comme celle de l'architecture économique et financière internationale" dans ce texte de 150 pages intitulé "Caritas in veritate" qui fait le tour des questions posées à la société actuelle.
Mon commentaire :
Après 2 ans de silence quasi total sur la crise cette Encyclique est plus que bienvenue.Avec force elle se prononce sur:
- "l'urgent besoin" d'une autorité mondiale,
- un nouveau rôle pour les Etats dans la mondialisation
- réglementer l'exploitation des ressources non renouvelables,
- consacrer une part plus grande du PIB des pays développés au développement,
- avoir une gestion humaine de la migration; développer un tourisme responsable...
C'est important de parler de la responsabilité sociale de l'entreprise; de la place du don à l'intérieur de l'activité économique normale...
Mais pourquoi ne pas avoir dénoncé précisément les exigences de rendement intenables de 15 % et plus exigés par les actionnaires institutionnels et de s'en tenir à un discours intéressant mais largement utopique "que toute l'économie et toute la finance soient éthiques"?
Pourquoi des propos précis sur certaines questions et un discours très général sur les profits? Pourquoi deux poids, deux mesures ?
Lien proposé : la lettre encyclique Caritas in veritate
mardi, 12 mai 2009
Par Michel Castel le mardi, 12 mai 2009, 00:00 - Réactions à des articles de presse
Partager la richesse
La Tribune.fr - 12/05/2009 - Par Philippe Mabille, rédacteur en chef et éditorialiste à La Tribune.
En lançant, le 5 février dernier, le débat sur le partage des profits, Nicolas Sarkozy a ouvert la boîte de Pandore. Evoquer, en pleine crise financière, au moment où l'opinion cherche des boucs émissaires, l'idée d'une répartition nouvelle des profits - un tiers pour l'actionnaire, un tiers pour l'entreprise et un tiers pour les salariés - était une provocation délibérée qui n'a pas manqué son but : agacer le patronat et exciter les syndicats.
La remise ce matin du rapport de Jean-Philippe Cotis, "Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunérations en France", devrait apaiser les esprits...
Mon commentaire :
o Le rapport Cotis est un bon rapport mais il est néanmoins un peu court sur la partie salaires indirects ou différés - qui représentent les charges sociales- dont le poids a fortement augmenté depuis deux décennies (de l'ordre de 4 % du PIB). C'est certes redistribué mais pour les salariés -dont les plus jeunes- cela ne donne pas du pouvoir d'achat immédiat et pèse sur leur perception d'une juste rémunération de leur travail. Or poser cette question c'est ouvrir le dossier de l'assiette de la couverture des charges sociales au-delà des seuls salariés et donc de la politique fiscale. C'est regrettable que cette question essentielle ait été évacuée alors que le partage des profits est une fausse piste.
o Enfin la stabilité de la part des salaires dans la valeur ajoutée est réelle depuis la fin des années 80 (après la pointe de 79-82) mais elle correspond à 2 ou 3 points de moins qu'au début des années 70 c'est-à-dire à l'époque d'avant le premier choc pétrolier, le flottement des monnaies, l'inflation et les indexations (poussant à la hausse) ,puis l'arrivée du monétarisme et de la libéralisation forcenée de la financiarisation des économies (poussant fortement à la baisse).Aujourd'hui les dividendes remplacent les frais financiers (avec la baisse des taux) mais qu'en sera t'il quand ils remonteront ? Qui des salariés ou des actionnaires supporteront le surcoût ? Entre les capitaux pouvant arbitrer les rendements sans frontières et l'emploi nécessairement local (sauf à être délocalisé) et la réserve de main d'oeuvre des pays émergents, la réponse ne fait guère de doute !